Matthieu Kamm : "Un déchet plastique peut devenir une source d'énergie"
Invité de Stéphane Dépinoy dans ":L'éco", Matthieu Kamm est le chef de projet de l'association Earthwake, luttant contre la pollution plastique et œuvrant pour la préservation de l'environnement. Il nous présente Chrysalis, une machine capable de transformer du plastique en carburant.
Matthieu Kamm est le chef de projet de l'association Earthwak, qui lutte contre la pollution plastique en leur redonnant de la valeur.
Œuvrant pour la protection de la nature, l'association a récemment développé une machine, appelée Chrysalis, capable de transformer du plastique en carburant.
"L'idée d'Earthwak, c'est véritablement de redonner de la valeur à ce déchet plastique, parce qu'aujourd'hui ce déchet plastique est complétement inerte, on n'en fait rien, alors qu'il a une valeur réelle puisqu'on peut en faire une source d'énergie, à savoir du carburant", explique Matthieu Kamm.
Le prototype de la machine Chrysalis a été présenté pour la première fois le 10 septembre 2018 à Antibes, dans les Alpes-Maritimes, par les co-fondateurs Benoît Miribel et Samuel le Bihan. Aujourd’hui, Chrysalis n'en est plus à sa version démonstrative, elle est quasiment opérationnelle. Elle sera testée, dès l'année prochaine, en projet pilote.
"C'est une machine qui fait deux choses, elle pyrolyse, la pyrolyse, c'est une technique qui existe depuis assez longtemps, c'est une combustion sans oxygène, donc ça permet de faire fondre les plastiques dans un réacteur, et ces plastiques vont ensuite monter dans une colonne de distillation, donc elle pyrolyse, puis elle distille", raconte le chef de projet de l'association Earthwak. "Et en sortie de cette colonne de distillation, on récupère trois matériaux : du Diesel, à hauteur de 65 % du rendement, du gaz, à hauteur de 15 % du rendement, et ce gaz est utilisé en circuit fermé dans la machine pour la faire tourner, ce qui la rend autosuffisante en énergie, et on a également 15 % d'essence, qui, elle, est mélangeable avec de l'essence traditionnelle".
"L'idée de départ, c'est de trouver un moyen de lutter contre la pollution diffuse du plastique, notamment dans les pays émergents", rappelle Stéphane Dépinoy.
La Chrysalis 40 est désormais à même de convertir 160 kg de déchets plastiques en 120 litres de diesel par jour. À l'unité, la machine coûte 50.000€, un prix "abordable pour une machine de ce type-là", affirme Matthieu Kamm.
Sur le site internet d’Earthwak, il est indiqué que "plus de 8 millions de tonnes de plastiques ménagers continuent de se déverser chaque année dans les océans, en provenance à 80%, des terres émergées".
L'interview s'est achevée sur "Toda Menina Baiana" de Gilberto Gil.
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