Claire Nouvian (Bloom) : "Emmanuel Macron est incompatible avec l’écologie, très profondément".
Claire Nouvian, Présidente de l’ONG Bloom, était l’invitée de Stéphane Dépinoy ce vendredi 29 avril sur Franceinfo.
Invitée de Stéphane Dépinoy ce vendredi, Claire Nouvian est revenue sur le paradoxe « des aires marines protégées » qui ne sont en réalité pas protégées : "On est dans un mensonge de langage (…) En fait, c’est pas du tout protégé, on peut extraire des ressources, on peut faire passer les méthodes de pêche les plus impactantes". D’après elle, ces aires le seraient presque moins que celles qui ne le sont pas : "Il y a une étude scientifique qui a montré qu’il y avait plus de chalutage dans les aires maritimes protégées, qu’à l’extérieur". Parmi les méthodes de pêche les plus nocives, le chalutage de fond est aujourd’hui dans le viseur après l’interdiction du chalutage profond (qui allait jusqu’à des centaines de mètres). La Présidente de Bloom affirme que ces méthodes libèrent le carbone stocké dans l’océan, qui constitue un important puits : "Il racle tout, il détruit tout, et en plus, il libère le carbone qu’il y a dans le sédiment, c’est vraiment une catastrophe climatique et de biodiversité".
Elle accuse les lobbies industriels au Parlement européen de faire pression sur les partis politiques traditionnels pour qu’ils n’agissent pas, ces derniers étant en train de "détricoter les définitions mêmes des aires marines protégées pour essayer de baisser l’ambition environnementale de toute l’UE". Elle reconnaît néanmoins une amélioration de la politique commune de la pêche : "On a réussi à enrayer la dégradation des populations de poisson (…) mais on est très loin du compte". Claire Nouvian déclare que le principal problème reste la pêche industrielle qui nuit aussi aux pécheurs artisans : "Ça profite à tout le monde de protéger l’océan, quand vous protégez une zone, la population de poisson explose".
La Présidente de l’ONG Bloom estime qu’Emmanuel Macron est "incompatible avec l’écologie, très profondément" et attend des résultats. Selon elle, le groupe RENEW serait "ultra lié à des intérêts de court-terme de lobbies industriels" et accuse les eurodéputés Renaissance de "partir dans tous les sens". Claire Nouvian affirme que le président du groupe, Stéphane Séjourné n’agirait pas pour le climat, car il veut interdire les méthodes de pêche destructrices dans les zones strictement protégées : "Si on attend Stéphane Séjourné pour protéger l’océan, ça va pas marcher".
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