Affaire Audin : "C'est une décision qui honore le président de la République et qui honore la France", pour l'élu communiste Ian Brossat
L'adjoint à la maire de Paris, tête de liste PCF aux élections européennes, a réagi sur franceinfo après la reconnaissance par Emmanuel Macron de la responsabilité de l'État dans la mort du militant communiste Maurice Audin pendant la guerre d'Algérie.
Emmanuel Macron a reconnu pour la première fois, jeudi 13 septembre, la responsabilité de l'État dans la mort de Maurice Audin, un militant communiste disparu en 1957 en pleine guerre d'Algérie. Il a été arrêté et torturé par des militaires français à Alger. "Je suis heureux que le crime dont Maurice Audin a été victime ait été reconnu par le président de la République", a réagi sur franceinfo Ian Brossat, tête de liste PCF aux élections européennes, et adjoint à la maire de Paris, en charge du Logement.
"C'est une décision qui honore le président de la République et qui honore la France d'autant plus que Maurice Audin était communiste et que les communistes se sont longtemps battus pour que ce crime soit reconnu", a t-il ajouté.
franceinfo : Quel est votre sentiment après la reconnaissance par Emmanuel Macron de la responsabilité de l'État dans la torture et la mort en Algérie du mathématicien français anticolonialiste Maurice Audin ?
Ian Brossat : Je suis heureux que le crime dont Maurice Audin a été victime ait été reconnu par le président de la République, c'est une décision qui honore le président de la République et qui honore la France d'autant plus que Maurice Audin était communiste. Il a fallu 61 ans pour que ce soit le cas, je ne peux qu'en être satisfait. Cela signifie qu'enfin la France regarde en face cette réalité qu'elle a longtemps cachée. Madame Audin, Josette Audin s'est battue pendant 61 ans pour que cette vérité émerge. Pendant 61 ans il y a eu mensonge sur mensonge, puisqu'on a fait croire que Maurice Audin s'était évadé et qu'il avait disparu. La réalité c'est qu'il a été tué.
Trouvez-vous que c'est courageux de la part d'Emmanuel Macron de prendre cette décision ?
Je trouve que c'est une décision courageuse. Ce courage contraste avec les années de lâcheté qui ont précédé. Je rappelle que Josette Audin avait écrit à Nicolas Sarkozy et qu'elle n'avait même pas eu de réponse. Au-delà du président de la République je pense à tous ceux qui se sont battus pendant des années pour que cette vérité soit établie souvent sans succès et aujourd'hui, ils y sont parvenus. Je suis heureux que cette vérité-là soit établie et que le président de la République l'assume devant les Français.
Le président de la République a décidé d'ouvrir les archives de la guerre d'Algérie et demande à ceux qui en détiennent de les apporter, comme des civils ou encore la veuve du général Massu. Lui demandez-vous d'ouvrir les archives de son mari ?
Je pense en tout que ce serait une bonne chose. Je ne peux pas l'exiger mais je peux le lui demander. Tout ce qui contribuera à établir la vérité sur ce qui s'est passé en Algérie sur la pratique de la torture est évidemment positif.
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