Attentats de janvier 2015 : "Ce qui sera important, c'est de faire le procès de ceux qui ont tourné la tête" aux terroristes, affirme Jean-Michel Fauvergue
Le député LREM de Seine-et-Marne est aussi l'ancien patron du Raid, qui a dirigé l'assaut du 9 janvier 2015 contre Amédy Coulibaly lors de la prise d'otages de l'Hyper Cacher aux côtés de la BRI.
Au premier jour du procès des attentats de janvier 2015, Jean-Michel Fauvergue, député LREM de Seine-et-Marne et ancien patron du RAID, a tenu à souligner mercredi 2 septembre sur franceinfo que "ce qui sera important, c'est à la fois de faire le procès de ceux qui sont là, mais aussi de faire le procès de ceux qui ont tourné la tête" aux terroristes. "J'ai nommé les extrémistes de tous poils et les salafistes. J'ai nommé les Frères musulmans", a affirmé le député de Seine-et-Marne.
Jean-Michel Fauvergue pointe "ceux qui se sont levés pour combattre nos valeurs de la République, et combattre toute une communauté, la communauté juive". Le député a expliqué que les terroristes "ont impacté la police, deux policiers nationaux, une policière municipale, et se sont attaqués à la population parce que celui qui a été tué en premier à Charlie était un agent de maintenance, monsieur Tout le monde. Nous devons les combattre à notre tour."
"Les paroles se sont déliées"
Réagissant aux propos de Richard Malka, l'avocat de Charlie Hebdo mercredi sur France Inter, déclarant que "la liberté finit toujours par l'emporter à terme, même si, provisoirement, l'état d'esprit des terroristes a gagné", Jean-Michel Fauvergue estime "qu'on est en train de faire le chemin" pour sortir de la peur dans l'expression publique. "Je crois que ce procès nous servira à faire ce chemin", a-t-il expliqué. Les paroles se sont déliées au niveau de la parole publique en particulier." Il assure que "plus personne ne conteste le fait que le salafisme, l'extrémisme religieux, les Frères musulmans, font un travail de fond sur notre pays. Il faut qu'on regagne le terrain. Il faut qu'on réussisse à pacifier tout ça et à combattre sur le domaine des idées et sur le terrain".
Cinq ans après les attentats, Jean-Michel Fauvergue "revoit" l'assaut de l'Hyper Cacher. Ancien patron du Raid de 2013 à 2017, c'est lui qui a dirigé cet assaut le 9 janvier 2015 contre Amédy Coulibaly lors de la prise d'otages dans le magasin aux côtés de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI). "Je revois, avec la joie immense, les otages sortir et cette délivrance que je ressens, et qu'ont ressenti tous mes adjoints et tous les gens du Raid et de la BRI d'avoir pu sauver les 26 otages." Jean-Michel Fauvergue témoigne que "sur le terrain, ce n'est pas tant de l'émotion. C'est du soulagement. Et bien évidemment, ça se transforme très rapidement en fierté d'avoir sauvé des vies. C'est extraordinaire de sauver des vies".
Eric Dupond-Moretti "joue avec les mots"
"Eric Dupond-Moretti est un jongleur de mots, c'était sa profession", a réagi mercredi sur franceinfo Jean-Michel Fauvergue, député LREM de Seine-et-Marne, alors que le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a récusé le terme d'ensauvagement utilisé par son collègue de l'Intérieur Gérald Darmanin fin juillet.
"C'est un avocat", souligne Jean-Michel Fauvergue. "L'avocat joue avec les mots et d'ailleurs de belle manière. Mais on n'en est plus là." Mais il rappelle que dorénavant, Eric Dupond-Moretti "est le garde des Sceaux. Ses clients maintenant, ce sont tous les Français. Il doit assurer la sécurité de tous les Français et les gens qui ne sont pas Français, qui habitent sur notre territoire national"
On ne doit pas faire une bataille de mots.
Jean-Michel Fauvergue, député LREM de Seine-et-Marneà franceinfo
Le député reprend à son compte le terme d'ensauvagement. "Ce mot ensauvagement, cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu'à un certain moment, la violence est telle que certains retournent à l'état sauvage. Et c'est une réalité des choses constatée par les Français et constatée par les derniers sondages. Pour Jean-Michel Fauvergue, "c'est une insécurité et un sentiment d'insécurité, les deux sont liés. La manière de les combattre, d'ailleurs, est identique. Il faut de la présence policière sur le terrain. Mais il faut aussi une réponse pénale immédiate, et adaptée, qui n'existe plus dans ce pays."
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