Danièle Obono (LFI) au sujet d'Emmanuel Macron : "Je pense qu'on a hérité du mini-Trump"
La députée LFI de Paris, invité de 19h20 politique sur franceinfo, fait un parallèle entre les présidents français et américain : "Tous deux ont été élus par défaut, sont pro-business et pro-lobby, anti-écologiques et mènent une politique contre les migrants et contre les pauvres".
"On a hérité du mini-Trump [...] la moumoute en moins et le sourire plastique en plus", a déclaré vendredi 31 août sur franceinfo Danièle Obono, députée La France insoumise à Paris, en parlant d'Emmanuel Macron. "Dès qu'il ouvre la bouche ou qu'il tweete, il sort des énormités plus grosses que sa tête", a poursuivi la députée au sujet de la phrase du président sur les "Gaulois réfractaires."
Pour Danièle Obono, le chef de l'État mène une politique de droite "que peut reprendre à son compte l'extrême droite aujourd'hui en Europe." Elle pense qu'Emmanuel Macron "a du souci à se faire dans les prochaines semaines."
franceinfo : Jeudi, Emmanuel Macron était en Finlande et il a répondu à Viktor Orban (Premier ministre hongrois) et Matteo Salvini (ministre de l'Intérieur italien), deux dirigeants nationalistes, en s'affirmant comme premier opposant et en opposant les progressistes aux nationalistes, êtes-vous d'accord ?
Danièle Obono : Ce sont des forces de droite, d'extrême droite autoritaires, c'est très clair. Mais ce qui est aussi clair, c'est qu'Emmanuel Macron est loin d'être l'opposant de ces dirigeants politiques, au contraire. On l'a vu sur le dossier migratoire, on a vu comment les dirigeants européens - et en premier lieu Emmanuel Macron - se sont alignés sur les politiques qu'ils mènent [Viktor Orban et Matteo Salvini]. Donc on voit bien, de notre point du vue, que c'est un gouvernement de droite qu'on a ici et qui mène une politique que défend et que peut reprendre à son compte la droite et l'extrême droite aujourd'hui en Europe. Ils alimentent ces politiques et ces dirigeants bien plus qu'ils ne s'y opposent.
Quand Emmanuel Macron, en déplacement au Danemark, parle de "Gaulois réfractaires", est-ce que ça vous choque ?
Non, ça ne me choque pas. Je pense qu'on a hérité du mini-Trump qui, dès qu'il ouvre la bouche ou qu'il tweete, sort des énormités plus grosses que sa tête. Quand on regarde, ils ont tous les deux été élus un peu par défaut, ils sont pro-business, pro-lobby, anti-écologie et sur la question des migrants, on voit qu'ils mènent une politique contre les migrants et contre les pauvres. Emmanuel Macron a la moumoute en moins mais le sourire plastique en plus. Ça ne me choque pas, parce qu'il est coutumier aujourd'hui des formules méprisantes. Nous sommes réfractaires à sa politique qui est une politique de régression sociale et économique et je pense qu'il a du souci à se faire dans les prochaines semaines.
Jean-Luc Mélechon, à la tête de votre parti, a tweeté : "Honte à ceux qui organisent l'immigration par les traités de libre-échange qui les utilisent pour faire pression sur les salaires". Est-ce que c'est une façon de condamner l'immigration ?
C'est un tweet extrait d'un discours qu'il a fait et donc je pense qu'il faut le remettre dans son contexte et remettre l'explication qu'il donne. Oui, ce que nous avons fait - y compris lors du débat sur le projet de loi immigration - c'est dénoncer la manière dont on rajoute de la précarité, de la vulnérabilité aujourd'hui par exemple, en refusant de régulariser les travailleurs et travailleuses sans papiers, parce que c'est utilisé justement pour les précariser. Les responsabilités, ce ne sont pas les migrants et les migrantes, ce sont aujourd'hui des responsables politiques qui instrumentalisent pour exploiter encore plus.
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