Écriture inclusive : la remarque d'Emmanuel Macron est "irrespectueuse de notre histoire et de notre langue", juge l'écologiste Sandra Regol

Invitée du 18h20 de franceinfo, Sandra Regol est revenue sur les propos d'Emmanuel Macron. Le président a dénoncé l'écriture inclusive lors de l'inauguration de la Cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts.
Article rédigé par franceinfo
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Sandra Regol, députée de la 1re circonscription du Bas-Rhin, vice-présidente du groupe Écologiste-Nupes à l'Assemblée nationale, invitée samedi 25 février du 8h30 franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La remarque d'Emmanuel Macron sur l'écriture inclusive est jugée "inutile", "à côté de la plaque" et "irrespectueuse de notre histoire et de notre langue" par Sandra Regol, vice-présidente du groupe Écologistes-Nupes à l’Assemblée nationale, invitée de franceinfo lundi 30 octobre. Le président de la République a affirmé, à l'inauguration de la Cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts (Aisne), plus tôt dans la journée, que "le masculin fait le neutre, on n'a pas besoin d'y rajouter des points au milieu des mots, ou des tirets, ou des choses pour les rendre illisibles".

Sandra Regol déplore ce "petit clin d'œil" d'Emmanuel Macron "aux sénateurs de droite qui veulent faire passer une proposition de loi pour interdire toute inclusion". Les sénateurs LR ont pour projet de faire interdire l'usage de l'écriture inclusive "dans tous les cas où le législateur exige un document en français". Par exemple, dans les modes d'emploi et dans les contrats de travail. Le Sénat examine cette proposition de loi lundi 30 octobre à 21h30.

L'écriture inclusive taxée de "wokiste"

"Emmanuel Macron m'avait habituée à être meilleur connaisseur de l'histoire française et meilleur connaisseur de l'histoire de notre langue qu'il n'a été aujourd'hui", déclare la députée du Bas-Rhin. Selon elle, l'écriture inclusive permet "plutôt de revenir à ce qui a été l'esprit de notre langue avant que quelques idéologues veuillent imprimer la suprémacie des hommes sur les femmes". "Je ne vous parle même pas de point médian ou de nouveaux mots, je vous parle de mots qui existent déjà au féminin et qu'on refuse d'utiliser", précise l'élue écologiste.

L'écriture inclusive est régulièrement taxée de "wokiste" par les conservateurs. Sandra Regol préfère à ce concept emprunté aux Etats-Unis sa traduction littérale en français : "Les gens éveillés". "Dès qu'on le dit en français, ce n'est plus si négatif, c'est juste être conscient de ce qu'est notre histoire", affirme la députée. 

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