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Emmanuel Macron veut "changer de vitesse" sur les gaz à effet de serre : "On est toujours d'accord avec les beaux discours", ironise Julien Bayou

Invité de franceinfo mardi, le député écologiste de Paris critique les "beaux discours" du président qui masquent selon lui une inaction sur le plan de l'adaptation au changement climatique.
Article rédigé par franceinfo, Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Julien Bayou, député Europe-Ecologie-Les Verts de Paris, sur franceinfo, mercredi 2 août 2023. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"On est toujours d'accord avec les beaux discours", a réagi mardi 5 septembre sur franceinfo le député Europe Ecologie-Les Verts de Paris Julien Bayou après qu'Emmanuel Macron a appelé lundi 4 septembre à "changer de vitesse" sur la réduction des gaz à effet de serre. Interrogé sur la chaîne Hugo Décrypte, le chef de l'Etat a martelé que pour "les 5 ans qui sont devant nous, il faut aller encore deux fois plus vite" pour satisfaire les objectifs climatiques de la France.

"J'étais d'accord avec Jacques Chirac en 2002 quand il disait 'la maison brûle et nous regardons ailleurs'", rappelle Julien Bayou. "J'étais même d'accord avec le président Macron quand il disait 'make our planet great again'. Mais depuis, il a enterré les propositions de la Convention citoyenne pour le climat, par exemple."

C'est vrai qu'il peut y avoir un sentiment de découragement, voire d'angoisse pour une partie de la population

Julien Bayou,

à franceinfo

L'écologiste partage la colère de Jean Jouzel lors de l'université d'été du Medef. Le climatologue a dit en avoir "marre" d'alerter sur l'urgence climatique. "Le premier rapport du Giec, c'est 1990. Malheureusement, les scénarios les plus pessimistes du Giec se réalisent. C'est vrai qu'il peut y avoir un sentiment de découragement, voire d'angoisse pour une partie de la population", souligne Julien Bayou.

Le député met en lumière "des solutions éprouvées" dans de nombreuses villes. Il rappelle qu'il a proposé un "plan albédo, le fait de peindre en blanc les toits", l'effet albédo étant la capacité d'une surface à réfléchir l'énergie solaire. "Il est temps de le faire", s'impatiente l'écologiste. "Éric Piolle, par exemple, l'a fait à Grenoble, sur certaines toitures". Il évoque "les Ehpad ou les écoles" où cela peut se faire. Selon lui, on peut "gagner cinq, six, sept degrés" de chaleur en moins. Ce sont "des économies de climatisation. C'est du confort. C'est même de l'habitabilité. Cela ne coûte absolument rien. C'est du low tech, ça peut se généraliser". Il affirme qu'il l'avait "fait voter à l'Assemblée", mais que "la majorité l'a torpillée dans une commission mixte paritaire. On a perdu un an". "J'y reviendrai au projet de loi de finances", promet l'élu. 

Des investissements beaucoup moins coûteux que "l'inaction"

Julien Bayou prend également acte de la volonté d'Emmanuel Macron de débloquer en 2024, 500 millions d'euros pour la rénovation énergétique de plus de 40 000 établissements scolaires d'ici 10 ans. "On est en 2023. Emmanuel Macron est aux manettes depuis 2012, ministre de l'Economie depuis 2014, président depuis 2017", rappelle le député. Il assure avoir "interrogé 50 directeurs de lycées" pour cette rentrée. "La moitié me dit ce n'est pas isolé, un tiers on n'a pas de chauffage. Il y en a même qui me disent, il y a l'électricité qui saute à chaque fois qu'il y a une pluie." "Evidemment qu'il faut des bonnes conditions d'études pour nos élèves. Ça commence par ça", reconnaît l'écologiste. "Et par ailleurs, c'est un gigantesque chantier d'emplois non délocalisables." Selon lui, l'investissement va "coûter beaucoup moins cher que l'inaction. Parce que quand vous ne pourrez plus faire classe en juillet, ni même en juin, là on aura d'autres problèmes. Donc c'est un investissement extrêmement rentable."

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