Fermeture de Bridgestone Béthune : "Une trahison qui remonte à loin", pour François-Xavier Bellamy
"Nous payons des erreurs stratégiques majeures pour la politique de notre pays", affirme mercredi sur franceinfo l'eurodéputé Les Républicains.
L'annonce de la fermeture l'usine Bridgestone de Béthune est une "trahison qui remonte à loin" , a réagi mercredi 16 septembre sur franceinfo l'eurodéputé LR François-Xavier Bellamy. "Ce que nous payons à travers la situation d'échec qui va toucher tant de personnes, de familles, ce sont d'abord des erreurs stratégiques majeures pour la politique de notre pays, en matière de politique industrielle, en matière d'emploi, de politique du travail", a-t-il déploré.
Retrouver "la capacité de produire en France"
François-Xavier Bellamy entend que la France puisse "retrouver les moyens de produire ce que nous consommons". Selon lui, "il s'agit d'une nécessité absolue, une nécessité économique, une nécessité sociale", mais c'est aussi "une nécessité écologique", ajoute l'eurodéputé. "Lorsque nous abandonnons notre capacité de produire, nous la transférons à d'autres régions du monde et nous augmentons les flux du commerce international qui contribuent au dérèglement écologique que nous constatons par la suite". Mais il en va également d'un "enjeu de souveraineté majeur", estime François-Xavier Bellamy. Il souligne que "la crise du coronavirus nous a laissé si démuni face à l'épidémie".
Si nous n'avons pas d'industrie, si nous ne savons plus produire, si nous n'avons plus d'industrie manufacturière en particulier, alors il sera vain de prétendre nous protéger nous-mêmes grâce aux crises de demain.
François-Xavier Bellamyà franceinfo
Face à cette situation, il attend qu'"une réponse immédiate" soit apportée à l'annonce de Bridgestone, "parce qu'il y a trop d'emplois en jeu pour qu'on puisse baisser les bras, pour qu'on puisse abandonner". Mais il appelle surtout à "tirer les enseignements de cet échec pour pouvoir garantir que demain, nous soyons capables non seulement d'arrêter cette progressive dévitalisation de notre tissu industriel, mais même d'inverser la tendance et de retrouver notre capacité de produire en France."
Réorienter les politiques européennes
L'eurodéputé plaide pour que les politiques européennes "soient réorientées en profondeur. Nous avons besoin d'installer par exemple, à l'entrée de notre marché unique, une barrière écologique, une taxe carbone sur tous les produits importés". Il rappelle que l'Europe "impose des règles compliquées, importantes, contraignantes à ceux qui produisent en Europe, mais sans imposer les mêmes règles à ceux qui importent en Europe. Ainsi, nous organisons la concurrence déloyale qui fragilise notre industrie."
François-Xavier Bellamy tient par ailleurs à souligner que la France "n'avait aucune difficulté à financer ce plan de relance de 100 milliards dont nous avons besoin pour relancer l'économie" et n'avait donc pas besoin des 40 milliards de l'Europe. "L'Etat, en France comme dans les autres pays européens, n'a pas de difficulté à aller sur les marchés pour emprunter de l'argent et financer cette relance." Selon lui, "cet emprunt européen répond malheureusement plutôt à une perspective idéologique qu'à une véritable efficacité économique."
L'élu LR pointe "une occasion historique ratée de faire entrer en vigueur le plus rapidement possible cette barrière carbone à l'entrée du marché unique. Beaucoup d'Etats européens s'y opposent encore". Pour François-Xavier Bellamy, "le vrai combat aurait été de décrocher cette évolution si nécessaire, plutôt que d'aller chercher un emprunt supplémentaire qui, en créant une dette dont personne ne sait comment elle sera remboursée, va peser pour les générations futures, plus qu'elle ne va nous aider aujourd'hui à faire face aux problèmes du présent."
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