"Gilets jaunes" : "Ce gouvernement choisit une stratégie de la tension", estime Benoît Hamon
L'ancien ministre socialiste a dénoncé vendredi les discours "extrêmement anxiogènes du pouvoir".
"Ce gouvernement pourrait apaiser immédiatement [la situation] en faisant les gestes. Mais il choisit une stratégie de la tension, guidée par la peur de l'irruption du peuple dans le débat politique", a estimé Benoît Hamon, membre fondateur du parti Génération.s et ancien ministre de l’Éducation, invité vendredi 7 décembre du 19h20 politique de franceinfo. Il s'est exprimé à quelques heures d'une nouvelle mobilisation des "gilets jaunes".
"J’appelle tout simplement à l’usage proportionné de la force - en particulier quand il s’agit de jeunes - de façon à ce que, si elle doit être utilisée, elle ne mette en danger physiquement personne", a demandé Benoît Hamon. "Or aujourd'hui, avec les discours extrêmement anxiogènes du pouvoir, on est dans un discours qui prépare les Français à un affrontement qui pourrait aller jusqu’à renverser les institutions."
Ces images sont des images qui nuisent à la République et à la démocratie.
Benoît Hamonà franceinfo
Interrogé sur la vidéo montrant des lycéens agenouillés, mains sur la nuque, après leur interpellation jeudi à Mantes-la-Jolie (Yvelines), qu'il avait qualifiée sur Twitter d'"inadmissible", l'ancien ministre de l'Éducation a jugé "qu'on se serait cru en période de guerre, avec de la police autour qui dit 'c'est ça une classe bien sage'. Autant je condamne la violence, autant dans la violence symbolique de ces images je ne retrouve rien de ce qui ressemble à la République, à la façon dont la République doit encadrer le maintien de l'ordre et y répondre. Je ne vois rien de tout cela."
On joue avec le feu quand des mineurs sont dans la rue.
Benoît Hamonà franceinfo
Benoît Hamon condamne l'attitude du gouvernement et estime que la police applique des ordres du préfet de police ou du ministère de l'Intérieur. "On a des policiers épuisés, qui passent leur temps aujourd'hui sur le terrain mais qui ont aussi des instructions manifestement de frapper vite et fort sur les lycées, puisque nous avons toute une série de situations où les étudiants ou les lycéens n’ont même pas le temps de bloquer qu'ils sont déjà confrontés aux forces de police. Ça correspond à des instructions qui leur sont données par le préfet de police ou par le ministre de l'Intérieur."
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