Motion de censure : Emmanuel Macron "est une grosse partie du problème", selon David Lisnard qui estime que le chef de l'Etat devra démissionner
"Aujourd'hui il faut, il faut changer complètement la façon de diriger le pays", a affirmé mardi 3 décembre dans "franceinfo soir" David Lisnard, maire de Cannes, président de Nouvelle Énergie et président de l’Association des Maires de France (AMF), à la veille des deux motions de censure présentée par le NFP et l'extrême droite contre le Premier ministre Michel Barnier.
"On se rend compte de plus en plus" qu'Emmanuel Macron "est une grosse partie du problème", assure-t-il. Une démission du président de la République "dans l'immédiat, je crois que ça ne sert à rien puisqu'on ne peut pas dissoudre l'Assemblée nationale", prévient David Lisnard qui ne réfute pas l'idée sur le fond. "Ce qui m'intéresse, c'est qu'à un moment donné il y ait une autre politique structurelle menée. Et cela passera à terme par une présidentielle et des législatives." Car il estime qu'avec "une législative avec le même président, on aura le même éclatement, on aura le même chaos". La solution "passera par une nouvelle présidentielle et des législatives dans la foulée". Selon le président de Nouvelle Energie, cette démission d'Emmanuel Macron doit intervenir "au moment où on pourra dissoudre et enfin porter une nouvelle politique publique et retrouver un peu de dignité".
"Dégénérescence de la vie politique"
À la veille du débat des deux motions de censure, David Lisnard estime que "censurer le gouvernement", lui "paraît absurde" et va "ajouter de la crise au chaos et du chaos à la crise". Il juge que la situation actuelle est "la faute à une dégénérescence de la vie politique qui dure depuis plusieurs années, voire décennies", ainsi qu'à "cette étrange dissolution". Il pointe également le "conformisme de ce qui est proposé sur le plan budgétaire et qui ne fait qu'ajouter des dépenses, des prélèvements de plus". C'est "le degré zéro du management, de la bonne gestion". Il dénonce encore "le RN qui avait quand même obtenu des choses" et dont il a "du mal à lire la stratégie". Pour le maire de Cannes, "nous assistons au crépuscule d'un système étatiste dépensier, avec une classe politique qui n'est faite que de postures de dépensiers".
David Lisnard alerte enfin sur "une crise de régime" qui se dessine, avec Emmanuel Macron qui "n'a plus de réel pouvoir et fait de la figuration à l'étranger", un Parlement "bloqué" et un "spectacle" à l'Assemblée nationale "complètement indigne et chaotique". "Lorsqu'on voit que le gouvernement est sur le point d'être renversé et qu'on ne peut pas dissoudre jusqu'à juillet, ça ressemble de plus en plus à une crise de régime." Selon lui, le président de la République "ne pourra pas s'en laver les mains".
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