Présidentielle américaine : "La misogynie" est la principale raison de la défaite de Kamala Harris, estime l'écrivain Douglas Kennedy

"C'est une femme", et "la misogynie reste dans la société américaine", surtout "pour le rôle de président", souligne le romancier américain, jeudi dans franceinfo soir.
Article rédigé par franceinfo
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L'écrivain américain Douglas Kennedy, jeudi 7 novembre 2024, dans franceinfo soir. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Harris est très forte. Mais je pense que la misogynie" est la principale raison de sa défaite à l'élection présidentielle américaine, a affirmé jeudi 7 novembre dans franceinfo soir l'écrivain américain Douglas Kennedy, auteur d'Ailleurs, chez moi (Belfond), après l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis face à Kamala Harris.

"C'est une femme", et "la misogynie reste dans la société américaine", surtout "pour le rôle de président", souligne Douglas Kennedy. "L'idée qu'elle soit à la tête des forces militaires" a pesé, selon lui, dans le choix des Américains. "J'ai un grand amour pour mon pays", mais "le résultat de mardi soir en est la preuve". Il rappelle que Kamala Harris est "moitié afro-américaine, moitié indienne". Et pourtant, "la majorité des hommes afro-américains ont voté pour Trump. Les Latinos aussi". 

Douglas Kennedy estime également que l'"image autoritaire" de Donald Trump a pesé dans le résultat. Il rappelle qu'en 2016, il était le seul écrivain qui a dit : "Faites attention, il a beaucoup d'hommes blancs fâchés derrière lui". "On a sous-estimé sa force", déplore le romancier. "À l’époque, Trump était simplement un homme d'affaires un peu voyou, présentateur de téléréalité, une blague", "très new-yorkais", selon lui. Douglas Kennedy retrace le profil du président élu en 2016, "un ex-démocrate qui était fiscalement conservateur et socialement centriste".

L'électorat évangélique courtisé

Mais il constate que "tout a changé pendant son mandat. Il est devenu de plus en plus d'extrême droite". L'écrivain estime que Donald Trump "a fait un pacte faustien avec les évangéliques qui ont un pouvoir immense politiquement aux États-Unis". "Votez pour moi et je vais terminer l'avortement fédéral. Votez pour moi, je vais nommer des juges de la Cour suprême très conservateurs", a promis Donald Trump, selon Douglas Kennedy. "Cet électorat" évangélique "est une voix très importante dans beaucoup d'Etats, surtout dans le Midwest et le Sud où il gagne tout le temps". 

Douglas Kennedy déplore encore une année 2024 "extraordinaire" où Donald Trump "a été jugé coupable de 34 charges de corruption, des charges fédérales. Il a été jugé coupable dans un procès civil pour viol". "Je vais le répéter. L'ex-président a été jugé coupable de viol. Le prochain président, la même chose", se plaît à insister l'écrivain. "Et aussi, il a orchestré le coup d'État raté du 6 janvier 2021", l'assaut du Capitole à Washington.

Enfin, Douglas Kennedy salue le mandat de Joe Biden. "L'inflation est stable maintenant, l'économie c'est pas mal." "Franchement, historiquement, Biden sera jugé comme un très bon président", assure le romancier.

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