Suspension des visas pour les artistes du Niger, du Mali et du Burkina Faso : c'est "scandaleux et stupide", fustige le député LFI Éric Coquerel
La France ne délivrera plus de visas aux artistes non-programmés du Niger, du Mali et du Burkina Faso. "Qu'est-ce que c'est que cette histoire de bloquer des visas de tous ces pays ? Dans quel monde vit-on ?", s'est indigné Éric Coquerel jeudi 14 septembre sur franceinfo. Alors que le ministère des Affaires étrangères appelle les acteurs de la culture à ne plus lancer de nouvelles invitations aux artistes de ces trois pays africains, récemment touchés par des coups d'État, le député LFI de Seine-Saint-Denis dénonce un choix "scandaleux et stupide".
Selon le député, il ne faut pas "faire payer aux artistes" les critiques contre la France formulées dans ces trois États. Ça ne fait "qu'aggraver le problème", soutient le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale. "Ce n'est pas la bonne manière de redorer l'image de la France dans ces pays-là, au moment même où on voit bien qu'il y a des critiques dont certaines sont très largement justifiées."
"Je ne comprends pas comment cette décision a été prise", s'étonne Éric Coquerel. "C'est incompréhensible, je demande qu'on revienne en arrière, qu'on revienne à la raison", poursuit le député. "C'est plus qu'une maladresse : c'est une erreur qui dénote une vision néo-colonialiste, alors qu'on a dit qu'on avait fini avec la 'françafrique'. Or les mesures qu'on prend, ce sont des mesures de rétorsion vis-à-vis d'artistes". Pour Éric Coquerel, "même quand il y a des difficultés entre des pays, les dernières passerelles qu'on doit privilégier, ce sont celles avec les artistes, c'est absolument hallucinant".
Emmanuel Macron à la messe du pape à Marseille : "C'est aberrant"
Eric Coqurel a également réagi à la messe du pape François au Vélodrome de Marseille, le 23 septembre, à laquelle Emmanuel Macron va assister. "C'est aberrant", estime le politicien. Faisant référence à l'interdiction du port de l'abaya à l'école, Éric Coquerel, estime que "d'un côté, on nous fait tout un élément sur 304 jeunes femmes qui sont vêtues d'une robe longue au nom de la laïcité et d'un autre côté le chef de l'État fait ce qu'on ne devrait jamais faire".
Pour le président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, "avec la séparation de l'Église et de l'État on ne commence pas par aller dans des messes. Ça ne veut pas dire qu'on n'a pas des rapports avec les cultes, mais on n'assiste pas à des messes."
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