Asile et immigration : "Quand on veut amender, il ne faut pas le faire qu'avec de bons sentiments" prévient Elise Fajgeles
La députée LREM, rapporteur du projet de loi sur l'asile et l'immigration présenté en conseil des ministres mercredi, a plaidé pour une discussion du texte, avec pour limite, "la conscience des conséquences politiques".
Elise Fajgeles, députée LREM, et rapporteur du projet de loi asile et immigration présenté mercredi 21 février, en conseil des ministres, promet sur franceinfo, des discussions avant le coup d'envoi des séances parlementaires, tout en précisant les contours des débats, nécessaires à ses yeux. "C'est ma responsabilité de rapporteur de permettre que le travail parlementaire puisse se faire. J'ai bien l'intention qu'on puisse discuter, mais se saisir correctement des enjeux", a déclaré mercredi sur franceinfo, la députée de la 5e circonscription de Paris.
Selon Elise Fajgeles, "qu'on ait une intime conviction, et qu'on soit empreint d'humanité, c'est la moindre des choses". En revanche, prévient-elle, "il faut bien connaître les procédures, les chiffres, les enjeux, les conséquences budgétaires". "Quand on veut amender, il ne faut pas le faire qu'avec des bons sentiments, il faut le faire aussi avec une conscience des conséquences politiques. L'efficacité peut se faire avec un respect du droit des personnes."
Les auditions sur le texte commencent en mars pour un mois. Le texte passera en commission puis en séance, a rappelé Elise Fajgeles. "On a un mois pour discuter tous ensemble à l'intérieur du groupe, avec les différents groupes politiques, avec le gouvernement et il y aura probablement des dispositions qui vont être reprises dans le projet de loi sur l'intégration."
Une justification économique
"On a une immigration légale depuis toujours en France, regroupement familial, étrangers malades, personnes en contrat, des étudiants, on a un droit d'asile avec des réfugiés qu'il faut mieux intégrer et puis il y a une immigration irrégulière", a déclaré Elise Fajgeles, estimant que "personne ne veut qu'on ouvre les frontières en grand". "On est dans une situation socio-économique en France qui ne nous permet pas d'accueillir toutes les migrations économiques", a-t-elle ajouté, souhaitant que "la loi s'applique" pour les personnes en situation irrégulière. La députée a décrit "une tension sur le chômage, une tension sur le logement". "Cela me paraît correct que l'on puisse avoir une immigration maitrisée", a ajouté l'élue LREM, rapporteur du projet de loi asile et immigration
Un accueil des étrangers en situation irrégulière "à prévoir"
Lors d'une visite du plus grand centre de rétention de France, au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), franceinfo a recueilli des témoignages montrant que les conditions de placement d'étrangers en situation irrégulière sont dégradées. "Si on doit augmenter cette durée de rétention, nous savons qu'il faut prévoir que les centres puissent accueillir les personnes", a réagi la députée. "Tous les centres de rétention ne sont pas dans cet état d'insalubrité, a-t-elle affirmé. Il faut que l'on sache dans quel état ils sont exactement."
Regardez l'intégralité de l'entretien d'Elise Fajgeles sur franceinfo le 21 février 2018.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.