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Législatives en Italie : "Ce pays fondateur de l'Union européenne est dans une phase d'euro-déception" juge Nathalie Loiseau

La ministre des Affaires européennes, invitée de franceinfo lundi, a estimé que "partout en Europe, les partis traditionnels sont fatigués". "Il y a un dégagisme et une soif de renouvellement, on l'a vu partout", a-t-elle déclaré.
 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Nathalie Loiseau, ministre chargée des Affaires européennes.  (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

La ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, invitée de franceinfo lundi 5 mars, a commenté les premières tendances en Italie après les législatives, qui plongent le pays dans l'incertitude politique. "Ce qui est frappant, c'est que [l'Italie], ce pays fondateur de l'Union européenne est dans une phase d'euro-déception, je ne dirais pas d'euroscepticisme", a réagi Nathalie Loiseau, ministre des Affaires européennes, ce lundi sur franceinfo.

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"Cela montre que partout en Europe les partis traditionnels sont fatigués. Il y a un dégagisme et une soif de renouvellement, on l'a vu partout", a poursuivi la ministre des Affaires européennes.

Pour Nathalie Loiseau, il s'agit donc impliquer les citoyens dans le devenir de l'Europe. "C'est ce qu'on va faire partout en Europe, on va organiser des consultations cette année pour faire en sorte d'entendre ce que les populations ont à dire sur l'Union européenne, ce qu'elles apprécient, les critiques, les propositions. Ne pas laisser les extrémistes dire, 'je suis le peuple', il n'y a rien de plus dangereux", a-t-elle développé. D'après la ministre, les électeurs ne disent "pas nécessairement qu'ils ne veulent plus d'Europe mais qu'ils veulent une Europe qui fonctionne différemment de ce qu'ils ont connu jusqu'à maintenant".

Un dialogue exigeant avec la Pologne

Interrogée sur les partis populistes en Europe, Nathalie Loiseau a estimé que "nous ne devons pas devenir les otages de ces partis qui agitent des terreurs parfois complètement irrationnelles". Pour ce qui concerne plus spécifiquement la Pologne, où les réformes du système judiciaire et le contrôle très important exercé sur les médias inquiètent les eurodéputés, la ministre française des Affaires européennes a affirmé qu'une procédure "de dialogue très exigeant" avait été engagé sur le respect de l'Etat de droit en Pologne. "Nous portons une position qui est ferme et simple: nous souhaitons conditionner les versements des crédits européens au respect de l'Etat de droit", a-t-elle précisé.

"L'Union européenne, ce n'est pas seulement un marché unique, des subventions, ce sont des valeurs communes et là-dessus nous sommes très engagés à les faire respecter", a prévenu Nathalie Loiseau.

Une enquête internationale sur la Syrie

Les bombardements dans la région de la Ghouta Orientale en Syrie ont fait des centaines de victimes et de nouveaux soupçons pèsent sur le régime de Bachar al-Assad concernant l'utilisation d'armes chimiques. "Il faut une enquête internationale qui permette de savoir d'où viennent les bombardements chimiques dont on a constaté les conséquences sur des populations civiles", a réagi Nathalie Loiseau. "Il y a des moyens de savoir ce qui est utilisé et par qui c'est utilisé", a poursuivi la ministre des Affaires européennes, qui considère que pour l'heure "l'urgence c'est de faire respecter la trêve" votée à l'unanimité par l'ONU. "Il n'y a l'évidence, depuis sept ans, pas de solution militaire en Syrie, donc il est urgent de faire en sorte que l'ensemble des parties syriennes puissent travailler à un règlement politique", a-t-elle estimé.

La concurrence ferroviaire "fonctionne"

"La concurrence, c'est quelque chose qui fonctionne", a jugé la ministre chargée des Affaires européennes à propos de la réforme de la SNCF. Nathalie Loiseau a ainsi répondu aux critiques du député La France insoumise (LFI) Eric Coquerel qui estime que l'ouverture à la concurrence induit "une logique de privatisation". La ministre lui a conseillé "de voyager un peu en Europe et de voir ce qui se passe là où le service public ferroviaire s'est ouvert à la concurrence. C'est quelque chose qui fonctionne [...] Cela marche en Allemagne, cela marche un peu partout en Europe". "C'est aussi ce qu'appelle de leurs voeux les régions de France qui souhaitent pouvoir ne pas être dans un tête à tête avec la SNCF", a-t-elle conclu. 

Regardez l'intégralité de l'entretien de Nathalie Loiseau sur franceinfo le 5 mars 2018.

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