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Nouvelle-Calédonie : Florian Philippot trouve "hallucinant" que le président ne prenne pas position sur l'indépendance

Invité sur franceinfo jeudi 3 mai, le président du mouvement "Les Patriotes" a notamment dit souhaiter que la Nouvelle-Calédonie fasse "le choix clair, réaffirmé, de la France", fustigeant la position d'Emmanuel Macron qui consiste à ne pas prendre parti 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Florian Philippot, président du mouvement Les Patriotes. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Emmanuel Macron a atterri en Nouvelle-Calédonie jeudi matin pour un voyage de deux jours, alors que les habitants de l'archipel doivent se prononcer d'ici quelques semaines sur leur indépendance. Un référendum sur lequel le président de la République a choisi de ne pas "prendre position". Un "rôle d'arbitre" que Florian Philippot estime 'hallucinant".

Le président du mouvement "Les Patriotes" lui "souhaite que la Nouvelle-Calédonie fasse le choix clair, réaffirmé, de la France". Il ne comprend donc pas qu'Emmanuel Macron choisisse "de ne pas prendre parti dans ce référendum". "C'est hallucinant, je suis très surpris d'apprendre cela. Que le président de la République n'appelle pas ses compatriotes à rester au sein de la République française", dénonce Florian Philippot.

L'eurodéputé considère que pour "les mêmes, il y aurait un référendum sur l'Union européenne [ils] seraient hystériques et déchainés pour nous expliquer qu'il faut rester dans l'Union européenne comme une espèce de religion. Quand il s'agit de leur propre pays, de leur patrie, de leur nation, ils ne prennent pas partie".

Florian Philippot pour qui ce déplacement du président devrait justement avoir pour but de convaincre les habitants de "faire le choix de la France" car le chef de l'Etat "est garant de l'intégrité du territoire d'après ce que lui demande la constitution française", estime-t-il. L'ancien frontiste le reconnaît quand même "ce territoire n'est pas tombé du ciel dans l'escarcelle française. Il y a eu un fait colonial", mais tempère-t-il, "comme beaucoup de territoire qui sont aujourd'hui dans le territoire de la France".

Marine Le Pen a déclaré sur LCI ce jeudi ne pas "avoir à rougir du fond" concernant son débat contre Emmanuel Macron dans l'entre-deux tour de l'élection présidentielle. La présidente du Front national qui estime qu'elle n'a pas été suffisamment aidée par son entourage dans la préparation de ce débat. Une réponse "un peu facile" pour l'ex-numéro 2 du FN, Florian Philippot qui affirme ce jeudi sur franceinfo que "Marine Le Pen ne sera jamais présidente".

Pour le président du mouvement Les Patriotes, l'argument du manque d'expérience en matière de débat, avancé par la présidente du FN, ne tient pas. "Elle avait déjà fait le débat de second tour des régionales contre Xavier Bertrand en décembre 2015" et "elle avait déjà fait le même débat, fondé sur le projet de son adversaire, agressif, et sur la forme, pas au niveau".

"Si on n'est pas prêt, on n'est pas prêt"

"Elle essaie de mettre cela sur le dos de ses préparateurs", dénonce Florian Philippot. "Un président de la République, il reçoit au dernier moment tous les jours des fiches, il y a de l'imprévu", poursuit-il. "Il est censé être capable d'être performant sur le fond et sur la forme. Si on n'est pas prêt, on n'est pas prêt, il faut l'admettre", conclut le président du mouvement Les Patriotes.

Florian Philippot considère ainsi que Marine Le Pen "ne sera pas" présidente de la République et "le sait". "Aujourd'hui elle n'a pas la capacité à être présidente de la République. Elle n’a absolument pas la capacité de rassembler une majorité de Français, beaucoup moins qu'hier, encore moins qu'hier." Le Front national abandonnerait, selon lui, la question européenne. "Moi je suis pour sortir de la prison européenne, Marine Le Pen aujourd'hui elle veut gagner une heure de parloir. Elle pense que l'on peut réformer de l'intérieur [...] c'est un mensonge", assure Florian Philippot.

Les premiers manifestants interpellés mardi après les violences commises pendant le défilé du 1er-Mai, seront jugés à partir de ce jeudi, alors que 43 hommes et femmes sont toujours toujours en garde à vue. Des violences qui pour Florian Philippot doivent être sanctionnées très sévèrement afin de créer un "effet dissuasif". "J'attends de la justice qu'elle soit extrêmement sévère avec ces gens-là [les casseurs]", "il faut un effet dissuasif, sinon on n’arrivera pas à stopper l'effet boule de neige", affirme Florian Philippot. Des violences qui pour lui, sont une conséquence de l'attitude du gouvernement qui "a tendance, avec les mouvements sociaux, à jouer avec le feu", estime-t-il ce jeudi sur franceinfo

Le président du mouvement "Les Patriotes" considère en effet que "quand il a des évènements, des violences, cela a tendance à rendre moins populaire le mouvement social, à faire qu'il y ait moins de monde ensuite dans les cortèges parce qu'il y a un sentiment de peur ou de crainte".

"Le gouvernement s'est pris les pieds dans le tapis"

L'eurodéputé défilait ce 1er-Mai avec son mouvement "Les Patriotes". Pour lui "les forces de l'ordre ont fait un travail remarquable". Les débordements ne viennent donc pas de là mais "soit le gouvernement est complètement dépassé, mais j'ai encore du mal à le croire [...] soit il a voulu qu'il y ait des incidents pour qu'on ne parle pas du fond, des revendications, du service public. Et probablement qu'il s'est pris les pieds dans le tapis parce que maintenant ça se retourne contre le gouvernement", affirme-t-il.

Des violences sur lesquels une commission d'enquête pourrait se pencher, afin de déterminer d'éventuelles failles dans la façon dont le cortège était sécurisé. Inutile selon Florian Philippot qui considère, en citant Clémenceau, que "si on veut enterrer un problème, on crée une commission".

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