Pierre Moscovici engage l’Allemagne à "redynamiser la croissance en Europe"
Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, invité vendredi de franceinfo, a estimé que la France doit réduire son déficit public et l'Allemagne investir, pour le bien de l'Europe.
Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et financières, invité vendredi 30 juin de franceinfo, a estimé que le couple franco-allemand a une carte à jouer pour la croissance européenne. Chaque pays doit s'attaquer à ses propres déséquilibres, a déclaré le commissaire européen. "Ceux de la France sont connus, un déficit budgétaire, et l'Allemagne a un problème d'excédents budgétaires, il y a surtout des surplus extérieurs", a-t-il constaté. Pierre Moscovici estime que "l'Allemagne a de la marge de manœuvre pour investir davantage, pour le compte de ses propres services publics et pour le compte de l'Union européenne, de la zone euro".
Si la France est exemplaire et crédible et si l'Allemagne accepte de jouer son rôle pour une redynamisation de la croissance en Europe, alors l'Europe peut avoir des couleurs beaucoup plus belles.
Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques
Une alerte sur de précédents objectifs "irréalistes"
Le déficit public français devrait déraper à 3,2% du produit intérieur brut (PIB) en 2017, a estimé jeudi dans un audit la Cour des comptes. Elle pointe "des éléments d'insincérité" dans les prévisions budgétaires du précédent gouvernement. Pierre Moscovici n'a pas repris ce terme : "L'insincérité, ce n'est pas à moi d'y répondre." "Je n'ai pas le sentiment que le dialogue que j'ai eu avec le gouvernement français ait été un dialogue malhonnête", a-t-il assuré, soulignant que la Cour des comptes réalise un audit a posteriori, à la différence de la Commission européenne qui établit des projections.
Rapport de la Cour des comptes : "Je n'aime pas la thématique du mensonge" déclare Pierre Moscovici qui reconnaît "des dépassements" pic.twitter.com/H8zR7V6Q9i
— franceinfo (@franceinfo) 30 juin 2017
"J'ai toujours alerté sur des risques. J'ai toujours pensé que le 2,8% [prévu par le gouvernement précédent] n'était pas réaliste, je l'ai dit", a ajouté Pierre Moscovici. "La Commission européenne avait elle-même alerté des risques", a-t-il déclaré.
La "qualité" des dépenses publiques, plutôt que "le rabot"
La dette publique de la France a augmenté de 62,3 milliards d'euros au premier trimestre pour atteindre 2.209,6 milliards fin mars, soit 98,9% du PIB, selon les statistiques publiées vendredi par l'Insee. Le commissaire européen chargé des Affaires économiques Pierre Moscovici a estimé sur franceinfo que "c'est la raison précise pour laquelle on ne peut pas continuer à accumuler des déficits, les déficits qui s'accumulent, c'est de la dette en plus".
Comment la France doit-elle réduire son endettement à partir de 2018 ? "Il ne faut plus avoir la méthode du rabot, mais essayer de procéder de manière plus intelligente, stratégique pour jouer, non pas seulement sur la quantité de la dépense publique mais sur la qualité", a déclaré Pierre Moscovici. "Faisons des politiques d'économies intelligentes en France", a-t-il plaidé.
Mélenchon tâclé après sa critique sur le drapeau européen
Pierre Moscovici n'a pas apprécié les déclarations de Jean-Luc Mélenchon, lors de son arrivée à l'Assemblée nationale. Le député de Marseille, de La France insoumise, a critiqué la présence dans l'hémicycle du drapeau européen.
#Mélenchon qui critique le drapeau européen à l'Assemblée : "Opposer la France et l'Europe je trouve ça scandaleux" déplore Pierre Moscovici pic.twitter.com/PZOmgZOI39
— franceinfo (@franceinfo) 30 juin 2017
"Opposer la France et l'Europe est une attitude que je trouve scandaleuse, assez stupide et démagogique", a déclaré Pierre Moscovici. "La France sans l'Europe est faible, L'Europe sans la France n'avance pas."
Regardez l'intégralité de l'entretien de Pierre Moscovici sur franceinfo le vendredi 30 juin 2017.
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