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Anonymat sur internet : "Un déferlement de haine par des gens qui sont planqués", estime Rachida Dati

Le président de la République a déclaré devant un parterre de maires à Souillac (Lot), il y a quelques jours, qu'une meilleure transparence de l'information passait "vers une levée progressive de toute forme d'anonymat" sur internet.

Article rédigé par franceinfo
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L'eurodéputée LR, maire du 7e arrondissement de Paris, invitée du "8h30 Fauvelle-Dély", vendredi 25 janvier 2019.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

L'anonymat sur Internet bientôt de l'histoire ancienne ? Si le ministre de la Culture se montre prudent après les propos du président de la République devant des maires à Souillac (Lot), l'eurodéputée LR Rachida Dati s'y est montrée plutôt favorable, vendredi 25 janvier, au micro de franceinfo. "Trop c'est trop ! Vous ne pouvez pas vous prendre un déferlement de haine par des gens qui sont planqués. Ce n'est pas possible. Au moins qu'on puisse se défendre si on veut poursuivre" a-t-elle déclaré.

La maire du 7ème arrondissement de Paris témoigne avoir été victime de menaces ou de propos haineux, même si elle évite les réseaux sociaux : "Moi, je ne regarde pas. Comme ça au moins je suis tranquille. Je me protège. Les gens disent 'Vous êtes blindée'. Non, vous n'êtes jamais blindé", a-t-elle confié.

Des attaques qui font souvent mouche et déstabilisent ceux qui sont visés comme l'explique l'élue Les Républicains : "Vous savez quand vous recevez des menaces de mort, on en parle comme ça avec beaucoup de civilité, mais quand vous lisez la lettre, quand vous recevez le petit cercueil, cela vous met un coup à l'estomac, cela prend aux tripes. Quand votre famille vous appelle pour vous dire 'C'est atroce ce qui est écrit', c'est encore plus violent", a-t-elle témoigné.

Pour Rachida Dati, la responsabilité de plateformes telles que Facebook, Twitter ou Google est claire : "J'étais la première à faire voter au Parlement européen la responsabilité des géants du net dans la diffusion des messages de haine notamment pour la radicalisation et le terrorisme. J'ai réussi à le faire voter au Parlement européen. Ils avaient dit techniquement on ne peut pas le faire. J'ai dit aux géants du net, soit vous purgez, soit je demanderai une qualification pénale, vous serez complice ou coauteur des actes terroristes", a-t-elle rappelé.

Européennes 

L'eurodéputée sortante Les Républicains candidate à sa succession ? C'est ce qu'elle laisse entendre ce vendredi au micro de franceinfo. "C'est normalement prévu", a-t-elle déclaré, tout en précisant que la liste n'était "pas composée" et la ligne "pas encore établie". Cette référence à "la ligne" fait notamment référence à la "conviction personnelle" de François-Xavier Bellamy, le maire adjoint de Versailles, pressenti pour conduire la liste LR, qui avait déclaré être "pour la réduction du nombre d'avortements en France" et s'est affiché lors de rassemblements "pro-vie". 

Si elle n'est pas encore établie, la liste LR devra faire face à de nouveaux concurrents, après la déclaration hier d'une liste "gilets jaunes", conduite par l'aide-soignante Ingrid Levavasseur, en vue des élections européennes, le 26 mai. 

"Gilets jaunes"

Si "Nicolas Sarkozy avait été de nouveau président de la République, il aurait eu sans doute des manifestations, des contestations" mais "il n'aurait jamais eu les 'gilets jaunes', jamais", estime l'ancienne Garde des Sceaux.

D'ailleurs, Rachida Dati s'étonne : "Où est le Premier ministre, où est le gouvernement ? Ça oblige Emmanuel Macron à descendre dans l'arène, ça l'expose. Certains diront qu'il recherche peut-être un nouveau plébiscite, puis d'autres diront qu'il est dans la reconquête. Ce n'est pas le rôle du président de la République", a-t-elle estimé

Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Fauvelle-Dély" du vendredi 25 janvier 2019 :

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