Bilan des Jeux, héritage en Seine-Saint-Denis... Le "8h30 franceinfo" de Mathieu Hanotin et Karim Bouamrane

Le maire PS de Saint-Denis et le maire PS de Saint-Ouen-sur-Seine étaient les invités du "8h30 franceinfo", vendredi 9 août 2024.
Article rédigé par Agathe Mahuet, Bérengère Bonte
Radio France
Publié
Temps de lecture : 26 min
Mathieu Hanotin et Karim Bouamrane, sur franceinfo, vendredi 9 août 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Mathieu Hanotin, maire PS de Saint-Denis, et Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen-sur-Seine, étaient les invités du "8h30 franceinfo", vendredi 9 août 2024. Bilan des Jeux, héritage en Seine-Saint-Denis... Ils répondaient aux questions d'Agathe Mahuet et Bérengère Bonte.

"Ces Jeux olympiques auront servi de révélateur pour la Seine-Saint-Denis"

Mathieu Hanotin, le maire socialiste de Saint-Denis, s'en réjouit,"ces Jeux olympiques auront servi de révélateur pour la Seine-Saint-Denis, là où il y avait beaucoup de clichés, de stigmatisation, on a fait la démonstration que nous sommes des villes hospitalières, et que nous savons accueillir le monde, et je pense que c'est un héritage durable."

Au-delà de l'évènement en lui-même, il tire un bilan de l'héritage social des Jeux olympiques, accusés d'avoir entraîné un "nettoyage social". Avec d'abord la mise en lumière, notamment pour la Seine-Saint-Denis, de "l'inégalité de la répartition de la prise en charge de l'extrême difficulté sociale, notamment des capacités d'hébergement d'urgence, qui sont fortement concentrées à Saint-Denis, Saint-Ouen, dans le nord de Paris, et qui ne sont pas équilibrées sur la zone métropolitaine". Il explique notamment qu'une "ville comme Saint-Denis, c'est plus de 4 000 hébergements d'urgence, soit l'équivalent de 3,7% de la population, alors que la moyenne de la prise en charge à l'échelle de la métropole de Paris, on est à moins de 1%". "On a entre trois à quatre fois plus d'hébergements d'urgence que des villes qui ont moins de difficultés sociales", pointe-t-il. À l'avenir, "il faut donc que chacun prenne sa part".

JO de Paris : "Pour une fois, la Seine-Saint-Denis a été plus aidée que les autres"

Autre héritage, cette fois-ci au niveau des infrastructures, "sur Plaine Commune [un établissement public territorial qui regroupe de nombreuses communes du nord de Paris, comme Saint-Denis, Saint-Ouen, Stains, Aubervilliers ou encore la Courneuve], c'est là où se concentre le maximum de l'héritage des Jeux" qui ont été l'occasion "d'organiser un rattrapage en termes d’équipements sportifs, en termes de nombre et de qualité". Il cite la construction de "trois nouvelles piscines", ou encore la "rénovation complète de quatre grands pôles sportifs". "Pour une fois, la Seine-Saint-Denis a été plus aidée que les autres, alors que ça n'a pas été beaucoup le cas ces 30 dernières années, et on peut s'en féliciter", poursuit-il.

Il tempère néanmoins les conséquences concrètes de ces équipements pour la vie des habitants du département. "Ce ne sont pas les Jeux olympiques et paralympiques qui vont tout changer dans la vie" car "ce ne sont pas que des volumes d'équipement qui vont régler, à l'échelle d'un pays, toute une approche sportive et culturelle". Il reconnaît malgré tout qu'il "y a eu des choses exceptionnelles qui vont changer la donne durablement", citant notamment les 30 minutes de sport quotidien à l'école. Il souhaite désormais s'interroger sur le "design actif des villes, pour qu'elles deviennent sportives, qu'elles soient 'marchables', et sur comment on utilise les villes pour qu'elles permettent la pratique du sport et de l'activité physique".

Village olympique : "L’enjeu, c’est concilier confort des athlètes de très haut niveau et enjeu écologique "

Concernant le village olympique, il y a eu beaucoup de critiques de la part des athlètes, sur le confort de certaines chambres et l'absence de climatisation. Pour Mathieu Hanotin, "il y a quand même des innovations techniques sur ce village olympique qui ont permis de créer un système de rafraîchissement, à base de géothermie. C'est très innovant." Il ajoute que "la solution de manière durable n'est pas la clim. On ne pouvait pas faire des logements climatisés qui allaient rester pour 50 ans."

Pourtant, des délégations sont arrivées avec leurs propres climatiseurs. "Il y a un problème déontologique, il y a un problème moral et il y a un problème écologique" pour Karim Bouamrane, maire PS de Saint-Ouen-sur-Seine. "L’enjeu, c’est comment on arrive à concilier confort des athlètes de très haut niveau et enjeu écologique" assure-t-il. "L'enseignement qu'on doit en tirer, c'est comment on doit faire pour concilier les gros pics de chaleur avec les enjeux écologiques, sur des sites comme les villages olympiques." Il espère ainsi pouvoir faire "un transfert de compétences" avec Los Angeles, qui accueillera les prochains Jeux olympiques en 2028.

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du vendredi 9 août 2024 :

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