Blocage du 17 novembre : "Je comprends ceux qui vont manifester demain", déclare Didier Guillaume
Selon le ministre de l'Agriculture, vendredi sur franceinfo, "le gouvernement entend leur souffrance". Et Didier Guillaume assure que "des réponses sont apportées".
Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’alimentation, invité vendredi 16 novembre de franceinfo a dit "comprendre" les "gilets jaunes" qui prévoient de rejoindre le blocage du 17 novembre pour dénoncer la hausse des prix du carburant.
"Je comprends ceux qui vont manifester demain. Le gouvernement entend cela. Le président de la République l'a dit dans son interview. L'objectif est de réconcilier la France" a-t-il affirmé. Le ministre reconnait une souffrance. "Je leur dis courage. (...) Toutes ces personnes en zone rurale souffrent. Elles souffrent d'un sentiment de déclassement. Elles souffrent parce que l'essence, le diesel est cher. Et à la campagne, on a du diesel", a-t-il ajouté.
"Il y a un décalage momentané entre l'intérêt général voulu par le gouvernement, par l'État et par le président de la République qui ne correspond pas, peut-être, à l'intérêt particulier du moment", a jugé Didier Guillaume, défendant la lutte contre le réchauffement climatique. "Parallèlement, les conséquences pour les citoyens sont fortes", a concédé le ministre de l'Agriculture.
Didier Guillaume a également dénoncé la "récupération politique" de la mobilisation par "beaucoup de partis". Citant "l'extrême droite", "la droite" et "la gauche". Les mêmes "qui il y a encore quelques temps, et j'en faisais partie, ont soutenu l'augmentation des taxes sur le carburant, sur le diesel pour remettre au même niveau le diesel et l'essence". "Il manque de la cohérence dans les partis de l'opposition, a-t-il précisé. "Il peut avoir des relents de poujadisme dans cette manifestation." Mais les "gilets jaunes", "ce sont des gens qui souffrent. Le gouvernement entend leur souffrance et il y a des réponses qui sont apportées", a affirmé le ministre.
Par ailleurs, interrogé sur le Brexit, Didier Guillaume a estimé qu'il était "hors de question" que "la pêche française" disparaisse en cas de "no deal" avec le Royaume-Uni. Le ministre de l'Agriculture a aussi rappelé que la France n'accepterait pas une "baisse" du budget de la PAC pour la future politique agricole commune qui s'appliquera après 2020.
Et appelé à réagir aux tweets de Donald Trump dénonçant les taxes françaises sur les vins américains, le ministre s'est lancé dans une comparaison qualitative, affirmant que "les vins américains sont moins bons que les vins français".
Enfin, Didier Guillaume a assuré que son ministère fermerait "de nouveaux abattoirs" si cela était nécessaire. L'association L214 a révélé à plusieurs reprises des maltraitances animales à travers des vidéos tournées clandestinement. "Je ne sais pas si c'est très répandu. Je suis en train de lancer un audit et je vais voir. Si je dois demander qu'on ferme de nouveaux abattoirs, nous fermerons de nouveaux abattoirs", a-t-il affirmé.
"Je ne veux pas stigmatiser les abattoirs parce qu'il y a des gens qui font bien leur travail. On a nos services vétérinaires qui contrôlent. Ils font un maximum, mais il peut avoir dans certains abattoirs des situations de maltraitance", a-t-il admis. Le ministre de l'Agriculture n'a pas voulu saluer l'action de L214 qui défend la cause animale. "Je ne félicite pas cette association. Je n'ai pas à la féliciter," a dit Didier Guillaume. "Les services du ministère sont là pour contrôler les choses et sont très fermes, a-t-il souligné. J'ai laissé comme consigne de ne pas laisser passer le moindre cas de maltraitance."
Regardez l'intégralité de l'intervention de Didier Guillaume sur franceinfo le 16 novembre 2018.
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