Budget 2025, crise de l'hôpital public, jour de carence... Le "8h30 franceinfo" de Philippe Juvin

Le député Les Républicains des Hauts-de-Seine et chef des urgences de l’hôpital Georges Pompidou était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 1er novembre 2024.
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Philippe Juvin, député LR et chef des urgences de l’hôpital Georges Pompidou, le 1er novembre 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Philippe Juvin, député LR et chef des urgences de l’hôpital Georges Pompidou était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 1er novembre 2024. Budget 2025, crise de l'hôpital public, jour de carence... Il répondait aux questions de Benjamin Fontaine et Jean-Jérôme Bertolus.

"Utiliser le 49.3, au moins, ça serait une vertu de clarification"

Devant une situation budgétaire "extrêmement grave" et face à l'absence de consensus parlementaire, Philippe Juvin appelle le gouvernement à recourir à l'article 49.3 de la Constitution pour adopter le budget pour 2025. "Le gouvernement devrait siffler la fin de la récréation très rapidement", estime-t-il. "Utiliser le 49.3, au moins, ça serait une vertu de clarification et surtout d'autorité", a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de mettre fin aux débats stériles.

Selon Philippe Juvin, l'absence de majorité et les alliances improbables, notamment entre le Rassemblement national et la France Insoumise, ont mené à une multiplication de mesures fiscales "insoutenables", notamment lors de l'examen de la partie recettes du projet de loi de finances. Il évoque "un milliard d’impôts supplémentaires toutes les cinq minutes". Ce scénario se reproduit, selon lui, lors de l'examen en commission de la partie dépenses. Il déplore l’état des débats parlementaires, qui sont "au pire des invectives et la plupart du temps des propositions qui n'ont ni queue ni tête". Le député des Hauts-de-Seine estime que "le Parlement n'est pas capable de présenter une copie propre avec des recettes et des dépenses et un équilibre. On a donné sa chance au Parlement, et il ne l'a pas saisie", tranche-t-il.

Il estime que les députés de la Droite républicaine sont "les gagnants" de la séquence, "parce que nous avons mis sur la table un contre-budget qui se tient, avec pour priorité de baisser les dépenses", affirme-t-il.

"Nous ne formons pas assez de médecins, ni d’infirmiers en France"

La baisse du nombre de lits à l’hôpital s'est poursuivie en 2023. Près de 4 900 lits d’hospitalisation complète ont été supprimés, soit 40 000 lits qui ont disparu en dix ans. Des chiffres que le chef des urgences de l’hôpital Georges Pompidou tient à modérer car "parallèlement il y a une ouverture de lits d'hospitalisation courte, d'une journée", 21 000 places de jour sur la dernière décennie et 3 500 sur l'année. On assiste "aujourd'hui à une mutation du système hospitalier'.

Philippe Juvin souligne "qu'une partie des problèmes des urgences en France provient du fait que les urgentistes ont du mal à hospitaliser leurs patients car ils ne trouvent pas de lits'. La seconde difficulté réside dans le fait qu'un lit administrativement ouvert est "parfois fermé par manque de personnel." Un manque qu'il explique par le "manque de candidats" et non par un manque de postes, qui sont déjà financés. "Nous ne formons pas assez de médecins, ni d’infirmiers en France. Il faut en former beaucoup plus", estime Philippe Juvin.

Jours de carence : "J’y suis très favorable"

Pour combler le déficit, le gouvernement a annoncé vouloir instaurer trois jours de carence pour les arrêts-maladie des fonctionnaires. Actuellement, seul le premier jour d’absence n’est pas indemnisé, tandis que dans le privé, trois jours de carence sont souvent appliqués. Pour Philippe Juvin, c'est normal, "j'y suis très favorable. Il n’y a pas de raison qu’il y ait une règle différente dans le privé et le public".

Il ajoute qu'il est "même favorable pour qu'il y ait un jour, pour le public et pour le privé, qui ne puisse être jamais indemnisé et ce sera efficace". Il appuie sa proposition en soulignant que "quand le jour de carence a été introduit dans la fonction publique, on a observé, chez les enseignants, moins 23% d'absentéisme sur trois jours et moins 44% dès le premier jour."

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