"Croire à l’homme politique aujourd’hui, c’est croire au père Noël", regrette Yann Arthus-Bertrand
Alors que la canicule touche la France depuis plusieurs jours et qu'Emmanuel Macron veut engager le G20 contre le dérèglement climatique, Yann Arthus-Bertrand, invité jeudi de franceinfo, s'est montré sceptique sur le rôle et le pouvoir des politiques en la matière.
Emmanuel Macron a lancé jeudi un nouvel appel pour mettre en place des politiques de lutte contre le dérèglement climatique. Depuis Tokyo, où il participe au sommet du G20, le président français a prévenu : "On va de plus en plus aller vers ces situations de chaleur forte, avec des pics de plus en plus hauts".
Ses propos n'ont pas convaincu le photographe Yann Arthus-Bertrand. "Cela fait 15 ans ou 20 ans que l'on entend la même chose et on l'entendra encore l'année prochaine", déplore le président de la fondation GoodPlanet.
Le Graal de tout gouvernement, c'est la croissance. Malheureusement, elle porte avec elle des points de carbone
Yann Arthus-Bertrandsur franceinfo
"Aujourd'hui l'angoisse de tout gouvernement, c'est le niveau de vie, la croissance, les emplois... et l'écologie, on verra ça après", regrette le photographe, engagé depuis des décennies en faveur de l'environnement. "Bien évidemment, il faut sortir de l'économie de marché", explique-t-il.
"On n'arrive pas à limiter l'exploitation du pétrole alors qu'on sait que les énergies fossiles sont responsables du changement climatique", insiste Yann Arthus-Bertrand. Il explique que "dans l'accord de Paris, les mots 'pétrole', 'charbon', 'énergie fossile' ne sont pas écrits", car cela aurait empêché les pays producteurs de le signer.
Moins de viande dans les assiettes
Yann Arthus-Bertrand a arrêté de consommer de la viande industrielle. "Elle est en train de détruire la planète. Tout le monde le sait", explique-t-il. "Il ne faut manger que de la viande qui a été produite avec des paysans qui font bien leur boulot et pas des animaux nourris avec du soja qui arrive tous les jours par milliers de tonnes en Bretagne pour nourrir nos élevages de cochons ou de poulet."
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