Divergences franco-allemandes sur la PAC : "Il n'y a pas de fâcherie" affirme Didier Guillaume
Face aux réductions des budgets alloués à la PAC proposées par la Commission européennes, le ministre de l'Agriculture et de l'alimentation, invité du "8h30 Fauvelle-Dély", mardi 21 mai, assume les différences de point de vue entre l'Allemagne et la France.
"Il n'y a pas de fâcherie", a assuré Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, invité du "8h30 Fauvelle-Dély", mardi 21 mai, en réaction aux divergences franco-allemandes notamment sur la politique agricole commune. "Angela Merkel serait-elle la prêtresse de l'Union européenne à qui il faudrait aller serrer la main et dire 'Je suis d'accord avec vous' ? Non, il n'y a pas de fâcherie. Le couple franco-allemand est indispensable. Si nous avons des différences d'approche, il est temps de le dire", estime le ministre.
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"Parfois on s'est un peu écrasé, parfois on a bataillé. Les débats ont lieu", ajoute Didier Guillaume. "Arrêtons de focaliser sur le fait de dire 'la France et l'Allemagne sont en bisbille'. La France et l'Allemagne discutent entre pays adultes qui sont d'accord sur 80% des sujets", poursuit-il. "Il n'est pas anormal qu'il y ait des frottements entre la France et l'Allemagne, dans toutes les familles, entre tous les amis, on peut parfois s'engueuler un peu mais il faut garder l'objectif, c'est cela qui est important", ajoute Didier Guillaume.
La France "premier pays du monde" sans glyphosate
Oui le gouvernement tiendra l'objectif d'Emmanuel Macron de sortir, avec des exceptions, du glyphosate en 2021, affirme Didier Guillaume. "L'Union européenne a dit cinq ans. Emmanuel Macron dit trois ans", se réjouit-il. Mieux, selon le ministre de l'Agriculture et de l'alimentation, ce sera le premier à le faire. "Notre agriculture française aujourd'hui est la plus durable du monde malgré l'utilisation de ces pesticides", affirme le ministre, cependant "il faut passer du quantitatif du XXe siècle au qualitatif du XIXe siècle", prône Didier Guillaume qui ajoute que "c'est la feuille de route donnée par le président de la République".
L'Europe "trop naïve" dans les traités de libre-échange
"Aucun produit ne doit rentrer en Union européenne s'il n'est pas aux standards de l'Union européenne", a plaidé Didier Guillaume. "Le libre-échange ce n'est pas 'je fais entrer le loup dans la bergerie'", dénonce le ministre, pour qui "l'Europe a été trop naïve de ce point de vue-là".
"Emmanuel Macron a dit 'Je refuse de donner le mandat à l'Union européenne pour l'accord commercial avec les États-Unis sur le climat', c'est pour cela que nous disons non aux accords avec le Mercosur en Amérique latine", explique Didier Guillaume.
L'affaire Lambert, une "faillite du système"
Interrogé sur la décision de la Cour d'appel de Paris de suspendre l'arrêt des traitement à Vincent Lambert, Didier Guillaume a jugé qu'il s'agissait d'une "faillite du système, la faillite de la loi Claeys-Leonetti". Le ministre se dit "favorable à titre personnel" à ce que la révision du projet de loi sur la bioéthique comprenne la question de la fin de vie. "Mais ce ne doit pas être un débat de division, d'opposition. Ça doit être un débat de rassemblement, d'unité nationale", a-t-il prévenu.
Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Fauvelle-Dély" du mardi 21 mai 2019 :
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