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Épandage des pesticides : "Il y a une confusion dans le débat actuel", affirme le président de l'Anses

Le président de l'Anses, invité du "8.30 franceinfo", lundi 23 septembre 2019, recommande une zone tampon de 5 à 10 mètres entre l'épandage de pesticides et les habitations. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Roger Genet, directeur général de l'Anses, invité du "8.30 franceinfo", lundi 23 septembre 2019.  (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Des agriculteurs débutent ce lundi une série d'actions pour protester contre le projet de mise en place de zones de non-traitement (ZNT) destinées à protéger les populations contre les dangers potentiels des pesticides. Le gouvernement a proposé de fixer la distance minimale à 5 mètres pour les cultures dites basses (céréales par exemple) et à 10 mètres pour les cultures hautes, telles que les vignes ou l'arboriculture, en vertu des préconisations scientifiques de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), dont le directeur général, Roger Genet, était l'invité du "8.30 franceinfo", lundi 23 septembre 2019. 

Pas de risque sanitaires à 10 mètres

"Il y a une confusion dans le débat actuel", a affirmé Roger Genet. "Les recommandations que l'on a faites, c'est pour prévenir la dérive. La dérive, ce sont des aérosols qui sont générés lors de l'épandage, donc par une exposition directe des personnes qui sont à proximité du champ. Là, quand on évalue les produits, on prend en compte l'exposition à 3,50 mètres ; 5 mètres ; 10 mètres", a-t-il expliqué. 

"Quand un produit à 10 m a un dépassement des seuils sanitaires on ne l'autorise pas et quand il est autorisé on l'interdit" a affirmé le directeur général de l'Anses. "Quand on dépasse les 10 m on est dans la volatilisation du produit qui peut porter à plusieurs kilomètres. Nous garantissons avec ces distances minimales l'absence de risque sanitaire pour les usagers et les personnes à proximité", a justifié Roger Genet.

Glyphosate : le débat "n'est pas tranché"

Sur le cas particulier du glyphosate, le patron de l'Anses a reconnu que son caractère cancérigène "est un peu une querelle d'experts. Le débat scientifique n'est pas totalement tranché"

"Sur le plan de la toxicité sur le génome on a des données qui sont assez limitées. C'est la raison pour laquelle on a réuni un comité d'experts depuis 18 mois qui a analysé toutes les données scientifiques disponibles et on a identifié un certain nombre d'études qui doivent être refaites", a expliqué Roger Genet.

Pas de problème sanitaires les cigarettes électroniques

L'agence dirigée par Roger Genet contrôle également l'impact des cigarettes électroniques. En France, "pour les produits qui sont autorisés, il n'y a pas de problème sanitaire", a assuré Roger Genet, après plusieurs interdictions à l'international. 

"En Europe, on a un système de déclaration qui fait que tous les fabricants doivent déposer la composition intégrale de leurs produits et nous avons pour mission depuis deux ans de vérifier par échantillonnages ces déclarations. L'exposition à tous ces produits chimiques, plus de 1200 produits différents dans les produits de vapotage, 900 dans le tabac est une préoccupation constante de l'agence en termes de risque d'exposition", a-t-il poursuivi. 

Retrouvez l'intégralité de l'émission "8.30 franceinfo" du lundi 23 septembre 2019 :

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