Européennes : Adrien Quatennens appelle à voter "comme on va sur des ronds-points"
Le député La France insoumise du Nord, invité du "8h30 Fauvelle-Dély", mercredi 15 mai 2019 assure qu'Emmanuel Macron "parie sur l'abstention".
"S'abstenir le 26 mai, c'est faire un cadeau à monsieur Macron qu'il ne mérite pas", lance Adrien Quatennens, au micro du "8h30 Fauvelle-Dély", mercredi 15 mai. "Je pense que monsieur Macron parie sur l'abstention des 'gilets jaunes', des gilets de toutes les couleurs d'ailleurs, de toutes celles et ceux qui se sont mobilisés contre sa politique, ont mis en avant son inconséquence en matière climatique, en matière sociale", déclare le député la France insoumise du Nord.
La France insoumise a affirmé dès le "mois d'août, avant même le mouvement des 'gilets jaunes'" que l'élection européenne serait aussi "une élection anti-Macron", affirme Adrien Quatennens. "L'essentiel des lois qui sont à voter ici au parlement national sont traduites de directives européennes. Macron c'est la troïka, la Commission européenne à domicile. Donc finalement mettre un bulletin de vote pour apprécier et sanctionner la politique d'Emmanuel Macron ici en France, c'est aussi signifier son désaccord avec un certain fonctionnement particulier de l'Union européenne", s'explique-t-il.
Adrien Quatennens appelle à ne pas se laisser manipuler. "L'élection européenne n'a qu'un seul tour, ce doit être le tour du peuple. On a inventé l'isoloir pour que les gens se sentent libres de voter dans le secret et sans injonction au vote. Et on a inventé les sondages pour faire l'inverse c'est-à-dire de dire : il faut voter pour tel ou tel", affirme-t-il.
Véritablement dans l'isoloir, le bulletin de vote du plus modeste a le même poids que celui du plus riche. Le bulletin de vote de l'employé a le même poids que celui du patron. Il ne faut laisser votre voix à personne
Adrien Quatennensà franceinfo
"Faire le choix de s'abstenir, c'est laisser le tapis rouge, y compris à l'électeur de monsieur Macron qui lui va être mobilisé, va mettre son réveil-matin à 8 heures pour aller voter", estime le député LFI du Nord. Le 26 mai "il faudrait aller au bureau de vote comme on va sur des ronds-points", appelle Adrien Quatennens. "Ce peut être une partie de l'acte 28 du mouvement de contestation populaire qu'on connaît depuis six mois".
Recours sur le temps de parole
Adrien Quatennens dénonce "un déséquilibre très important" en défaveur du temps de parole de La France insoumise par rapport à d'autres listes, notamment celle de la majorité. Le parti de Jean-Luc Mélenchon a déposé mardi un recours auprès du Conseil d'État pour contester "le temps de parole de la propagande officielle". Face à une participation qui s'annonce faible, "il faut que les gens se mobilisent et pour les aider à se mobiliser encore faut-il s'en donner les moyens", a estimé le député du Nord.
Un ex-soutien de Mélenchon appelle à voter RN
Andréa Kotarac, conseiller régional La France insoumise Auvergne-Rhône-Alpes, a appelé à voter pour le Rassemblement national lors de ces élections européennes. "C'est une trahison politique et un naufrage personnel", critique Adrien Quatennens qui dénonce un "coup monté de fin de campagne pour essayer d'influer sur notre situation". "Il s'est fait avoir comme un bleu de manière pitoyable par le prétendu duel organisé entre Macron et Le Pen", conclut-il.
Nationaliser Ascoval "en cas de coup dur"
Si Adrien Quatennens se veut "rassurant" sur la situation de British Steel, repreneur d'Ascoval, engagé selon lui dans une partie de "poker menteur" avec le gouvernement britannique. Mais le député du Nord, où est implantée l'aciérie de Saint-Saulve, réclame des garanties de l'État français. "L'État doit prendre ses responsabilités et s'engager devant les salariés d'Ascoval à ce que, en cas de coup dur, quel qu'il soit, il y ait une nationalisation sans condition, fusse-t-elle temporaire", martèle-t-il. "En 2015, Emmanuel Macron, ministre de l'Économie s'était engagé à la pérennité du site sur place. Devenu président de la République, il avait l'occasion de redire aux salariés : 'Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles'. Cette promesse-là n'est pas tenue", critique Adrien Quatennens.
Retrouvez l'intégralité de l'émission "8h30 Fauvelle-Dély" du mercredi 16 mai 2019 :
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