Finances publiques, prévisions de déficit erronées... Le "8h30 franceinfo" de Pierre Moscovici

Le premier président de la Cour des comptes était l'invité du "8h30 franceinfo", le lundi 16 décembre 2024.
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Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 16 décembre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes était l’invité du "8h30 franceinfo", lundi 16 décembre 2024. Finances publiques, erreurs de prévisions... Il répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis. 

La dette française "nous étrangle complètement"

"Ce que j'ai appris dans quelque 40 ans de vie publique, c'est qu'on ne peut pas faire de bonnes politiques publiques si on n'a pas de bonnes finances publiques", analyse Pierre Moscovici. "Comment voulez-vous demain financer l'écologie, financer le numérique, financer la compétitivité, l'attractivité du pays qui sont en difficulté, si chaque année vous remboursez 60 milliards, puis 70 milliards, puis 100 milliards d'euros par an ?", s'interroge-t-il. "Cette dette, elle est un poids, elle est une asphyxie", ajoute-t-il. 

Selon lui, pour redresser les comptes publics, "ça commence par le politique", car "ce qui fait hésiter les agents économiques, ce qui fait trembler les marchés financiers, ce qui inquiète la Commission européenne, c'est de se dire que la France est fragmentée et difficile à gouverner". "On a besoin de retrouver un cap", insiste-t-il. Pour lui, le nouveau Premier ministre François Bayrou est un homme "conscient" et de "bonne volonté"

S'appuyer sur le Haut conseil des Finances publiques 

"Nous sommes dans une boîte noire sans transparence et c'est très mauvais pour la démocratie", estime le premier président de la Cour des comptes. Il propose que "le Haut conseil des Finances publiques soit saisi systématiquement des prévisions de croissance, de recettes et de dépenses" établies par le gouvernement, "et qu'il donne un avis qui aille un peu plus loin que ce qu'il fait aujourd'hui, qu'au fond, il tamponne, il valide". Cela permettrait notamment d'éviter, selon lui, les erreurs de prévisions telles que celles faites par le gouvernement en 2024, sur l'année 2025.

Lors d'une audition, le 12 décembre, l'ancien ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'est reconnu "responsable" de ses actes et de ses choix, alors que les prévisions de déficit public pour 2024, sont passées de 4,4 à 6,1% du PIB début octobre. "Si on avait écouté les alertes de la Cour des comptes et du Haut conseil des Finances publiques, on aurait évité un certain nombre de choses", regrette Pierre Moscovici, "des erreurs de prévisions, ces deux dernières années, il y en a eues et elles ne doivent pas se reproduire".


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