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Assurance-chômage : "Il faut un système qui permette d'arrêter avec les contrats courts", déclare Laurent Berger

Alors que le chef de l'État menace les entreprises d'un "malus" en cas d'abus de recours aux CDD, le secrétaire général de la CFDT préconise des mesures pour "inciter les entreprises à garder leurs salariés".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, invité de franceinfo le 12 novembre 2018.  (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

"Il faut arrêter avec cette histoire de contrats courts à répétition, a déclaré le patron de la CFDT, lundi 12 novembre sur franceinfo, alors qu'Emmanuel Macron a brandi la menace d'un système de bonus-malus, si les négociations n'aboutissent pas entre partenaires sociaux. Selon Laurent Berger, "25% des CDD qui sont signés chaque année, c'est pour moins d'une journée".

Il faut arrêter avec cette logique d'un certain nombre de secteurs professionnels qui fait peser sa flexibilité sur l'assurance-chômage", a poursuivi le secrétaire général de la CFDT, qui préconise "une cotisation dégressive employeur plus élevée qu'aujourd'hui". (...) Elle serait très élevée le premier mois, moins ensuite". Il s'agit, a-t-il ajouté, d'"inciter les entreprises à garder leurs salariés et pas à jouer sur la flexibilité et les contrats courts à outrance". Rien n'a été acté lors des négociations pour le moment. "Je dis au gouvernement, laissez faire cette négociation. Chacun assumera ou non ses responsabilités. Si on n'arrive pas à se mettre d'accord, il y aura une reprise par le gouvernement. Mais, pour l'instant on est dans la négociation, donc laissons faire les négociateurs", a-t-il lancé. 

Par ailleurs, Laurent Berger s'est prononcé contre la dégressivité des allocations-chômage, se refusant à "toute logique punitive". "Les chômeurs ne sont pas des profiteurs", a-t-il insisté.  

Interrogé sur le mouvement du 17 novembre contre la hausse du prix des carburants, Laurent Berger a dit ne pas adhérer à l'appel aux blocages. "La CFDT comprend l'exaspération de salariés qui, pour se rendre au travail, ont un coût supplémentaire, mais elle ne soutient pas ces blocages dont tout le monde a compris qu'ils sont récupérés politiquement par l'extrême droite et peut-être un peu plus", a déclaré le chef de file syndical.

Enfin, sur la grève dans l'Éducation nationale aujourd'hui, le numéro un de la CFDT a dit voir et entendre "une exaspération profonde dans le monde enseignant". Selon Laurent Berger, "les enseignants n'en peuvent plus".

Regardez l'intégralité de l'entretien de Laurent Berger, sur franceinfo, le 12 novembre 2018. 

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