Marche contre l'antisémitisme, loi immigration au Sénat, l'Ukraine qui se rapproche de l'UE... Le "8h30 franceinfo" de Pieyre-Alexandre Anglade
Pieyre-Alexandre Anglade, député Renaissance des Français de l’étranger et président de la commission des affaires européennes à l’Assemblée était l'invité du "8h30 franceinfo", samedi 11 novembre. L'absence d'Emmanuel Macron à la marche contre l'antisémitisme ce dimanche, le vote du Sénat sur la loi immigration, la nouvelle étape franchie par l'Ukraine vers une adhésion à l'Union européenne... Il répondait aux questions de Jean-Rémi Baudot et Hadrien Bect.
Les manifestations, pas une "habitude" d'Emmanuel Macron
"Le président de la République n'a pas pour habitude de participer aux manifestations", réagit Pieyre-Alexandre Anglade, alors qu' Emmanuel Macron a annoncé qu'il ne se joindrait pas à la marche contre l'antisémitisme organisée ce dimanche à Paris, à l'appel des présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale. La participation du Rassemblement national et le boycott de La France insoumise font polémique depuis des jours. Le président "sera largement représenté", insiste le président de la Commission des affaires européennes de l'Assemblée Nationale.
"La majorité sera représentée comme il se doit par la Première ministre", poursuit Pieyre-Alexandre Anglade. La présidente de l'Assemblée nationale, des ministres et des députés de la majorité "en grand nombre" seront aussi présents.
"Le président de la République est celui qui s'engage depuis plusieurs années avec force et abnégation contre l'antisémitisme."
Pieyre-Alexandre Angladeà franceinfo
L'Elysée a d'ailleurs fait savoir vendredi qu'Emmanuel Macron "salue avec respect" ceux qui défileront, et qu'il s'agit d' "un motif d'espérance" alors que 1 247 incidents antisémites ont été recensés en France depuis l'attaque du Hamas en Israël.
Le député Renaissance reconnaît qu'il y a eu "une forme de confusion" au sein de la majorité dans la communication sur cette marche. Selon lui, "les polémiques doivent cesser", même si "elles avaient lieu d'être". Pieyre-Alexandre Anglade tient à rappeler qu'il ne souhaite pas manifester "aux côtés" du Rassemblement national, parce que "ce parti porte en lui une forme d'antisémitisme", ce n'est "pas un parti comme les autres".
🔴Marche contre l’antisémitisme ➡️"La manière dont le RN s'est approprié cet appel a pu créer un message ambigu (…) Mais à 24 heures de cette marche, il faut que les polémiques cessent", estime Pieyre- Alexandre Anglade, député Renaissance. #8h30franceinfo pic.twitter.com/YRwumJDd4k
— franceinfo (@franceinfo) November 11, 2023
"Il y a dans la défense des juifs par le Rassemblement une forme d'ambiguïté", dénonce le député de la majorité, "au fond on se demande si ce n'est pas plutôt une dénonciation de nos concitoyens musulmans".
Loi immigration : "le Sénat est allé beaucoup trop loin"
"Le Sénat est allé beaucoup trop loin, il a dénaturé l'équilibre du texte porté par le gouvernement", dénonce le député Renaissance, alors que la chambre haute a terminé ce vendredi soir l'examen du projet de loi immigration. Le texte sera mis au vote ce mardi, avant d'arriver à l'Assemblée nationale. Les sénateurs ont durci le texte, en supprimant notamment l'article 3 qui proposait de régulariser les travailleurs sans papier travaillant dans des métiers en tension. Le texte prévoit désormais que la situation des employés dans les métiers en tension soit examinée au cas par cas par les préfets.
"A l'Assemblée nationale, la majorité travaillera pour restaurer l'équilibre du texte", assure Pieyre-Alexandre Anglade.
"Nous voulons que ceux qui travaillent et s'intègrent dans notre pays puissent être régularisés."
Pieyre-Alexandre Angladeà franceinfo
"Nous sommes très attachés à ce que cet article 3 sur les métiers en tension puisse retrouver sa philosophie initiale", assure le député des Français établis à l'étranger.
Même si le retour de l'article 3 risque de compliquer les discussions avec la droite, Pieyre-Alexandre Anglade est persuadé "qu'il y a un chemin pour un compromis".
"La corruption est, après la Russie, le plus grand ennemi de l'Ukraine"
Alors que la Commission européenne a donné son feu vert, mercredi 8 novembre, à l'ouverture des négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne, la corruption reste "après la Russie, le plus grand ennemi" de Kiev, admet Pieyre-Alexandre Anglade.
Le pays, classé 116e rang sur 180 de l'indice mondial de la perception de la corruption établi par l'ONG Transparency International, doit se conformer aux exigences européennes pour espérer devenir un Etat membre. "Les Ukrainiens, depuis un an et demi, passent un certain nombre de lois pour réformer leur système judiciaire, pour lutter contre toute forme de corruption au sein de l'Etat", salue le président de la Commission des affaires européennes de l'Assemblée Nationale, tout en rappelant qu'il y a "évidemment encore du travail à faire".
Tout juste de retour d'un voyage à Kiev, Pieyre-Alexandre Anglade estime que l'Europe ne doit pas "oublier l’Ukraine".
"Nous, Européens, nous devons continuer à fournir de l’armement. L’Ukraine est le bouclier de l’Europe."
Pieyre-Alexandre Angladeà franceinfo
Alors que l'armée ukrainienne peine à obtenir des victoires décisives face aux troupes de Moscou, le député assure que "les Ukrainiens ont avancé depuis le mois de juin", mais que Kiev craint, à l'approche de l'hiver, les bombardements russes sur "les infrastructures civiles, notamment énergétiques".
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Retrouvez l'intégralité du "8.30 franceinfo" de Pieyre-Alexandre Anglade du samedi 11 novembre 2023 :
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