Mort de Nahel : l'ancien directeur général de la police nationale plaide pour instaurer "rapidement l'état d'urgence"
"Je suis plutôt favorable à ce qu'on instaure rapidement l'état d'urgence", a plaidé l'ancien directeur général de la police nationale (2007-2012) et vice-président LR de la région Île-de-France Frédéric Péchenard, invité du 8h30 franceinfo, vendredi 30 juin 2023, après la troisième nuit consécutive de violences urbaines faisant suite à la mort mardi à Nanterre (Haut-de-Seine) de Nahel, tué par un policier. Selon lui, le déclenchement de l'état d'urgence, réclamé par certaines voix à droite, est "un moyen qui est efficace" pour "ramener le clame rapidement". "Une priorité absolue", a-t-il ajouté.
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"L'état d’urgence donne plus de possibilités, notamment le fait d’interdire de manifester. Hier (dans la nuit de jeudi à vendredi), la police ne pouvait interpeller que les gens qui ont commis une infraction. S’il y a état d’urgence, la police peut intervenir préventivement", a affirmé l'ex-patron de la police nationale. Le Républicain a réclamé la mise en place de l'État d'urgence plutôt qu'un couvre-feu nocturne.
Avec cette mesure "il n'y a pas de coercition possible", selon lui et "le fait de ne pas adhérer au couvre-feu, c'est une contravention". "On doit employer l'État d'urgence avec parcimonie et à bon escient, parce que c'est évidemment quelque chose qui pèse sur les libertés publiques", a-t-il défendu.
La comparaison avec 2005 est "tout à fait pertinente"
Depuis la mort de Nahel mardi, des écoles et des édifices publics ont été la cible de la colère de jeunes habitants des quartiers populaires et incendiés dans de multiples villes de France, rappelant les émeutes qui avaient embrasé la France à l'automne 2005 après la mort de deux adolescents, Zyed et Bouna, poursuivis par la police à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Pour Frédéric Péchenard, la comparaison avec les violences urbaines de 2005 est "tout à fait pertinente". "C'est un drame au départ avec une émotion qu'on peut comprendre, et très rapidement ce drame passe au second plan et il y une espèce de contagion", a-t-il expliqué. "La grande différence entre 2005 et aujourd'hui, ce sont les réseaux sociaux", a rappelé l'ex-DGPN devenu vice-président LR du conseil régional d’Île-de-France, ajoutant que "les réseaux sociaux sont incontestablement un facteur d'efficacité pour les émeutiers".
Un outil "d'organisation" et de "désinformation", a-t-il souligné. "On voit sur les réseaux sociaux un certain nombre de vidéos sorties de leur contexte qui ne font, dans la journée, qu'attiser l'envie de s'en prendre aux forces de l'ordre le soir", a-t-il jugé.
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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du vendredi 30 juin 2023 :
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