Négociations de paix à Gaza, avenir de Benyamin Nétanyahou, alternative au Hamas... Le "8h30 franceinfo" de Frédéric Encel

Le géopolitologue et professeur à Sciences Po était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 4 juin 2024.
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Le géopolitologue Frédéric Encel, sur franceinfo, le 4 juin 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Frédéric Encel, docteur en géopolitique et professeur à Sciences Po, était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 4 juin 2024. Négociations de paix à Gaza, avenir politique de Benyamin Nétanyahou, alternative au Hamas... Il répondait aux questions d'Agathe Lambret et Jérôme Chapuis. 

Gaza : "Je ne parlerais pas de 'plan de paix'"

Alors que le président américain Joe Biden a présenté, vendredi 31 mai, une feuille de route israélienne pour Gaza, Frédéric Encel estime ne pas pouvoir parler "de plan de paix". "Il s'agit plus vraisemblablement d'une trêve ou d'une pause de nature humanitaire", analyse le géopolitologue, qui ne croit "absolument pas" en une "cessation définitive des hostilités"

Selon la Maison Blanche, "le Hamas est désormais le seul obstacle à un cessez-le-feu complet" à Gaza. "Le Hamas sait très bien que s’il libère l'intégralité des otages qui restent en vie et des dépouilles d'otages morts sans obtenir une cessation des hostilités, il finira par se faire vaincre militairement par Israël", estime Frédéric Encel. 

Benyamin Nétanyahou, un Premier ministre "en sursis"

Le chef de l'opposition Yaïr Lapid a rappelé qu'il s'engageait à soutenir Benyamin Nétanyahou pour parvenir à un accord sur les otages si ses alliés d'extrême droite quittaient le gouvernement. En parallèle, deux des ministres d'extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, qui composent le gouvernement de Benyamin Nétanyahou refusent tout accord, menaçant de faire voler la coalition au pouvoir. "Ils sont tellement fanatiques qu'ils préfèrent, à mon avis, faire chuter la coalition et scier la branche sur laquelle ils sont assis si Benyamin Nétanyahou faisait des concessions", estime le Frédéric Encel. 

De quoi faire de Benyamin Nétanyahou un Premier ministre "en sursis" , juge Frédéric Encel. D'autant que le Centriste Benny Gantz, ministre du cabinet de guerre restreint mis sur pied dans la foulée des attaques menées le 7 octobre par le Hamas en Israël, avait appelé mi-mai à la mise en place d'un "plan d'action" stratégique , notamment sur l'après-guerre dans la bande de Gaza. Le parti israélien de centre droit de l'ancien chef d'état-major de l'armée israélienne, a d'ailleurs déposé, jeudi 30 mai, un projet de loi pour dissoudre le Parlement et tenir des élections anticipées.

"Si on considère qu'il peut potentiellement y avoir demain des élections ou en tout cas un changement de coalition et que M. Gantz ou M. Lapid arrive au pouvoir, je pense que ces personnalités-là n'ont jamais fait mystère de cela et sont-elles favorables au retour de l'Autorité palestinienne", assure Frédéric Encel.

A Gaza, "personne ne veut du Hamas"

Pour Frédéric Encel, "l'Autorité palestinienne doit impérativement reprendre en charge la bande de Gaza", où elle a été chassée par le Hamas en 2007. "Il n'y en a pas beaucoup qui soutiennent le Hamas, pratiquement aucun et certainement pas les États directement concernés. Je pense à l'Égypte contiguë, je pense à la Jordanie contiguë de la Cisjordanie... Personne ne veut du Hamas", observe le géopolitologue.

Si l'Autorité palestinienne (AP) apparaît, pour l'instant, trop fragile pour prendre en charge à Gaza le processus politique d'après-conflit, un homme se dégage comme "futur président potentiel de l'AP" : Marwan Barghouti.

Emprisonné depuis 2002 en Israël, il apparaît comme une figure de consensus au sein du Fatah, le principal parti de l'Autorité palestinienne. "C'est quelqu'un de conservateur, mais qui n'est pas du Hamas, qui n'a jamais coopéré avec Israël et c'est quelqu'un qui acceptait l'idée des deux États", souligne Frédéric Encel.


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