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Pénuries à la pompe, achats européens de gaz, sobriété énergétique... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Agnès Pannier-Runacher

La ministre de la Transition énergétique était l'invitée du "8h30 franceinfo", mercredi 19 octobre 2022.

Article rédigé par franceinfo
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Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique était l'invitée du "8h30 franceinfo", mercredi 19 octobre 2022. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, était l'invitée du 8h30 franceinfo, mercredi 19 octobre 2022. Pénuries à la pompe, achats européens de gaz, sobriété énergétique... Elle répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

Pénuries à la pompe

"22,8% des stations-service du pays étaient perturbées hier [mardi] soir", annonce Agnès Pannier-Runacher. La ministre de la Transition énergétique assure qu'elle observe une "amélioration très rapide dans les Hauts-de-France où on est passé de 55% à moins de 20% de stations qui ont au moins un produit manquant".

Selon elle, l'Île-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes sont particulièrement concernées par ces difficultés.

Réquisitions dans les raffineries et dépôts pétroliers

Agnès Pannier-Runacher annonce également que pour "soulager l'Auvergne-Rhône-Alpes et la Bourgogne-Franche-Comté, le gouvernement réquisitionne ce mercredi 10 salariés grévistes" dans le dépôt de carburant de Feyzin (Rhône).

Pas de réquisition en revanche pour le dépôt de Dunkerque, "pas nécessaire", selon la ministre, puisque "la situation dans les Hauts-de-France s'est très rapidement améliorée ces derniers jours". Elle précise qu'en Île-de-France, les soucis d'apprivisionnement sont liés à la logistique.

Prix du carburant

Alors que les ristournes de 30 centimes et 20 centimes d'euros au litre accordées respectivement par l'État et Total vont être prolongées jusqu'à mi-novembre, Agnès-Pannier Runacher précise qu'"après le 15 novembre, on revient à des ristournes de 10 centimes d'euros par litre" en ce qui concerne l'État.

Pétrole russe

"Je rappelle qu'il n'y a pas d'embargo sur le pétrole russe, jusqu'au 31 décembre pour les produits non-raffinés, deux mois plus tard pour les produits raffinés", déclare la ministre, interrogée sur l'éventuel recours au pétrole pour palier les manques liés aux actuels mouvements sociaux dans les raffineries. 

Agnès Pannier-Runacher affirme que la part de pétrole russe dans notre consommation est aujourd'hui "très faible", puisque nous sommes un des pays qui était le moins dépendant du pétrole russe, environ "20% d'approvisionnement là où le reste de l'Europe était au-delà de 40%" avant le début de l'invasion russe en Ukraine. Elle ajoute que "Total, qui est le principal fournisseur de pétrole français, s'est désengagé du pétrole russe depuis déjà le mois de mars dernier".

Achats européens de gaz

"L'Europe achètera des stocks communs de gaz à partir de 2023, puisqu'il s'agit d'imposer aux États-membres de reconstituer une partie, 15%, de leurs stocks stratégiques sur la base de ces achats communs", annonce Agnès Pannier-Runacher. La ministre de la Transition énergétique espère que "cela aura un impact sur le prix du gaz". "Avec le président de la République, on veut aller plus loin car il nous semble que ce qui est proposé aujourd'hui par la Commission européenne n'est pas suffisant pour faire face à la situation du prix du gaz", dit encore Agnès Pannier-Runacher, alors que la Commission a fait savoir mardi soir qu'elle ne retenait pas la proposition française de plafonner le prix du gaz lorsqu'il sert à produire de l'électricité.

"Aujourd'hui, le prix du gaz a fortement diminué, et s'agissant du marché de l'électricité, nous travaillons avec le président de la République et la Première ministre à un mécanisme pour les entreprises, les collectivités locales, qui permettra de les protéger d'un prix de l'électricité trop élevé", sans quitter le marché européen de l'énergie, ajoute-t-elle.

Grève dans les centrales nucléaire

"La direction d'EDF rentre dans cette négociation [ce mercredi] avec un esprit de responsabilité et la volonté d'aboutir vite. Je n'ai donc aucune raison de ne pas faire confiance aux organisations syndicales et à la direction d'EDF pour conclure sur un accord qui soit équilibré", commente Agnès Pannier-Runacher

Sobriété énergétique

"RTE, qui assure le transport de l'électricité en France, a indiqué hier que la consommation d'électricité en France a baissé de 5%", mais on a aussi "une baisse de deux chiffres sur le gaz, hors centrales à gaz, de l'ordre de 14%", précise la ministre de la Transition énergétique.

"Nous avons des évaluations qui montrent que 80 000 logements ont pu faire des économies importantes d'énergie, de l'ordre de 30%", à l'aide du dispositif MaPrimeRénov, étrillé par la Défenseure des droits. "Une des pistes de travail, c'est voir si on ne peut pas conditionner la subvention [maprimerenov] à la performance énergétique", ajoute Agnès Pannier-Runacher.

Meutre de Lola

Agnès Pannier-Runacher critique la "récupération politique" de ce fait divers "atroce" par l'extrême droite. "Vous avez une enfant de 12 ans qui a été torturée dans un fait divers atroce, et vous avez des partis politiques qui se lavent les mains de la douleur d'une famille et qui en font un fait politique sorti de son contexte : c'est inadmissible, obscène", attaque la ministre.

Agnès Pannier-Runacher tacle "la récupération politique et les habitudes de l'extrême droite, du RN : chassez le naturel, il revient au galop". La ministre demande à tous de "laisser la justice faire son travail". "Qu'on laisse cette famille tranquille, vivre son deuil", conclut-elle.

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mercredi 19 octobre 2022 :

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