Permis de conduire à 17 ans, agression à Bordeaux, Giorgia Meloni reçue par Emmanuel Macron... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Sébastien Chenu
Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national, député du Nord et vice-président de l'Assemblée nationale, était l'invité du 8h30 franceinfo, mercredi 21 juin 2023. Permis de conduire, agression à Bordeaux, Giorgia Meloni, Immigration, Ukraine... Il répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.
Permis de conduire 17 ans : "Ça va dans le bon sens"
"Ça va dans le bon sens", réagit Sébastien Chenu à la volonté du gouvernement de baisser l'âge légal à 17 ans pour passer le permis de conduire. "Ça a une utilité, c'est de permettre, quand on est jeune, quand on est apprenti par exemple, de pouvoir se transporter dans des zones dans lesquelles il n'y a pas de transports en commun", explique-t-il. Mais le député a attiré l'attention sur les différents blocages qui peuvent exister pour passer son permis de conduire : "Si elle n'a pas résolu le problème des inspecteurs, des délais et du coût, alors c'est un effet d'annonce", dit-il. Le député RN a ironisé sur les intentions de la Première ministre : "Je suis persuadée que Madame Borne, dans sa grande sagesse qui a bien anticipé tout ça, va nous expliquer qu'elle a résolu toutes ces questions de haute importance", dit-il.
Agression à Bordeaux : "Personne ne m'empêchera de parler"
La famille de la grand-mère et sa petite fille, victimes d'une agression à Bordeaux, demande la fin de la récupération politique. Sébastien Chenu refuse de se taire : "Personne ne m'empêchera de parler et de dire ce que je pense de la sécurité dans notre pays, de la délinquance, à la lumière de faits et qui nous arrivent par les réseaux sociaux" , répliqué-t-il. L'auteur de l'agression est un SDF né en France. Après la révélation de cette agression, Marine Le Pen a fait le "lien entre l'immigration anarchique et l'explosion de l'insécurité". Sébastien Chenu estime que "l’insécurité en France se nourrit de deux choses, évidemment l'immigration, le flux migratoire incontrôlé" et "le laxisme". Le député a dénoncé le cas de cette "personne qui a été multi-condamnée, qui souffre d'une maladie mentale, la schizophrénie, et qui se balade dans les rues de Bordeaux". C'est selon lui, le résultat d'une forme de "laxisme" et de "la pauvreté du système de santé mentale" en France.
Giorgia Meloni : "C'est aux Italiens de juger les résultats"
Sébastien Chenu ne veut pas "avoir un jugement" sur Giorgia Meloni "qui refroidirait les relations avec l'Italie". La cheffe du gouvernement italien a été reçue mardi par Emmanuel Macron. Elle n'a pas rencontré Marine Le Pen. Le député RN assure que son parti n'est pas fâché avec Giorgia Meloni malgré les concessions faites par son gouvernement sur les questions migratoires : "Elle défend l'intérêt de l'Italie et des Italiens qui ne ressemblent pas forcément sur tous les points à l'intérêt des Français et de la France. Elle accepte de renoncer à une part de souveraineté pour pouvoir bénéficier du plan de relance de l'Union européenne parce que l'Italie est financièrement beaucoup plus dépendante de l'Union européenne que nous", explique-t-il. "C'est aux Italiens de juger les résultats qu'elle aura ou pas", dit-il.
L'UE et les migrants : "De quoi se mêle l'Union européenne ?"
L'UE va demander aux États membres d' accueillir un certain nombre de demandeurs d'asile arrivés dans un pays de l'UE ou, à défaut, d'apporter une contribution financière de 20 000 € par demandeur d'asile non accueillis. "De quoi se mêle l'Union européenne ?", réplique Sébastien Chenu. "La France s'en acquitte beaucoup depuis longtemps et prend sa part depuis très longtemps. L'idée qu'on impose à la France ce qu'on appelle la répartition des migrants est scandaleux", estime-t-il. "Sans demander l'avis des Français, on impose aux Français d'accueillir des migrants supplémentaires ou sinon on colle une amende à la France", dénonce-t-il. "La seule chose que peut faire l'Europe, c'est de s'occuper des frontières extérieures. Elle ne le fait pas bien" dit-il. Selon lui, "c'est aux États de définir qui entre sur leur territoire".
Loi immigration : "C'est fumisterie"
"Toutes les mesures qui peuvent aller dans le sens que nous considérons comme étant plus fermes, nous pouvons les voter", indique Sébastien Chenu. Mais il dénonce dans le texte du gouvernement "l'ouverture d'une nouvelle voie d'immigration qui est la régularisation de travailleurs clandestins". Le gouvernement prévoit des visas pour les sans-papiers qui travaillent dans des métiers sous tension. "Cette proposition effondre tout l'aspect fermeté" du texte, estime-t-il. Selon lui, cette disposition "est une fumisterie. On nous explique éternellement que les Français ne veulent pas travailler. On nous a fait le coup pendant des années avec l'exemple des éboueurs. Il y a quelques années, 70 % des éboueurs étaient des étrangers parce qu'on nous disait, les Français ne veulent pas le faire. C'est un métier qui a été profondément rénové dans sa formation, dans son attractivité et dans sa rémunération. Aujourd'hui, 70 % des éboueurs sont des travailleurs français" , indique-t-il.
Ukraine : "pas favorable" à son adhésion à l'OTAN
La France va soutenir l'adhésion de l'Ukraine après la guerre. "J'y ne suis pas favorable", réagit Sébastien Chenu. Il préférerait que la France "continue à faire bouger les lignes pour ramener les adversaires autour de la table", dit-il. Il invite Emmanuel Macron à continuer de parler à Vladimir Poutine : "Il y aura des dirigeants un jour qui lui succéderont et il faut le souhaiter d'ailleurs. Le plus vite sera le mieux. Mais la Russie demeurera. Il faudra parler à la Russie, comme on parle d'ailleurs à des puissances mondiales qui ne sont pas des grandes démocraties", affirme-t-il. Sébastien Chenu a estimé qu'il fallait que la France sorte du commandement intégré de l'Otan "dès que le conflit avec l'Ukraine est fini, je pense qu'il faut engager cela", dit-il.
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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mercredi 21 juin 2023 :
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