Procès des viols de Mazan, enquête sur le sénateur Joël Guerriau, notion de consentement... Le "8h30 franceinfo" de Sandrine Josso

La députée MoDem de Loire-Atlantique était l'invitée du "8h30 franceinfo", samedi 28 septembre 2024.
Article rédigé par franceinfo
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Sandrine Josso, députée MoDem de Loire-Atlantique, était l'invitée de franceinfo samedi 28 septembre 2024 (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Sandrine Josso, députée MoDem de Loire-Atlantique,  était l'invitée du "8h30 franceinfo", samedi 28 septembre 2024. Consentement, enquête sur le sénateur Joël Guerriau, procès des viols de Mazan... Elle répondait aux questions de Bérengère Bonte et Hadrien Bect. 

"On a détourné le regard" sur le consentement

"Pour l’instant, sur le consentement, on a détourné le regard là-dessus. Il y a une prise de conscience à faire", assure Sandrine Josso, alors que le ministre de la Justice Didier Migaud a déclaré vendredi sur France Inter qu'il était favorable à l'idée de faire évoluer la définition du viol en droit français en y intégrant la notion de consentement.

"Il va falloir se pencher sérieusement là-dessus, sur tous ces sujets qui mettent mal à l'aise" ajoute-t-elle. "Des gens ont parfois des mots gentils avec moi, pour me soutenir, et d'autres personnes sont capables de me dire : 'Depuis que vous avez parlé, vous n'avez pas peur pour votre réputation ?'" Pour la députée Modem il faut faire évoluer les lois, "mais aussi toute une culture et une prise de conscience à faire de manière beaucoup plus large et lever des tabous avec beaucoup de courage."

"Ces personnes, qui font des actes et agressions sexuelles, sont des délinquants"

Sandrine Josso a porté plainte contre le sénateur Joël Guerriau, qu'elle accuse de l'avoir droguée en vue de l'agresser sexuellement. Ce dernier, mis en examen en novembre 2023, a annoncé cette semaine se mettre en retrait de ses fonctions parlementaires, sans pour autant quitter son siège de sénateur. "Ce qui me préoccupe aujourd’hui, c’est ce que disent les Français, c’est-à-dire qu'il est toujours sénateur et il est toujours rémunéré", réagit la députée, avant d'ajouter que c'est un "sujet plus vaste" : "Ces personnes, qui font des actes et agressions sexuelles, sont des délinquants. C’est de la délinquance et on ne peut plus laisser faire ça."

"Tant qu'on n'aura pas compris la souffrance de toutes ces victimes, les choses auront du mal à changer"

En plein procès des viols de Mazan, l'élue affirme également qu'il y a des "progrès à faire pour comprendre la soumission chimique et toute la souffrance que vivent toutes les victimes. Tant qu'on n'aura pas compris la souffrance de toutes ces victimes, les choses auront du mal à changer."

"Il y a plein de sujets qui émergent de cette salle d’audience comme le sujet de la pornographie et de son addiction, on lève des tabous. Ce sont des sujets qui nous regardent tous et sur lesquels certains ne sont pas très à l’aise. Les femmes et hommes politiques doivent mieux prendre en compte tous ces sujets-là", souligne Sandrine Josso.

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