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Réforme des retraites, motion référendaire, projet de loi sur l'immigration, Ukraine… Ce qu'il faut retenir de l'interview de Marine Le Pen

La présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée et députée du Pas-de-Calais était l'invitée du "8h30 franceinfo", mercredi 1er février 2023.

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Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée et députée du Pas-de-Calais, sur franceinfo, mercredi 1er février 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée et députée du Pas-de-Calais était l'invitée du "8h30 franceinfo", mercredi 1er février 2023. Elle répondait aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

Retraites : "Les syndicats défendent leurs propres intérêts", pas ceux des Français

Marine Le Pen se "réjouit" de l'ampleur de la mobilisation de mardi et affirme la soutenir, jugeant nécessaire que "les groupes d'oppositions soient mobilisés à l'Assemblée" et "que le peuple français soit mobilisé dans la rue". "Moi je n'ai pas à être adoubée par les syndicats pour une raison très simple, c'est que moi, je suis avec mes amis députés. Nous sommes élus par les Français. Nous avons une légitimité démocratique", plaide la présidente du groupe RN. Si elle n'a pas exclu de voter de possibles "améliorations" que le gouvernement pourrait apporter à son projet de réforme des retraites, Marine Le Pen confirme que son groupe "votera contre le texte puisque Elisabeth Borne a dit qu'elle ne bougera pas sur les 64 ans".

"Eléments radicaux" dans la rue : "Rien n'est fait pour dissoudre" les black blocs

Marine Le Pen insiste sur le fait que les élus du RN "s'opposent à l'Assemblée nationale" et non dans la rue, lieu du "combat de la protestation visible et pacifique". Pacifique, prévient-elle puisqu'elle dit craindre l'arrivée dans les cortèges des "black blocs" avec "l'adoubement du gouvernement pour discréditer les mouvements". "Rien n'est fait ni pour dissoudre ces structures, ni même pour les empêcher de venir faire leurs actions", assure-t-elle.

Retraites : "Les Français attendent de nous du sérieux et pas qu'on joue à l'obstruction parlementaire"

Près de 7 000 amendements sur le projet de réforme des retraites ont été déposés en vue de l'examen en commission à l'Assemblée nationale, dont plus de 6 000 par l'alliance de gauche Nupes, composée de LFI, EELV, le PCF et le PS. Marine Le Pen est très critique vis-à-vis de ces amendements et s'inquiète du retard pris sur l'examen du texte.

"Avec leurs milliers d'amendements, le risque que fait courir la Nupes, c'est qu'en réalité, l'Assemblée ne puisse pas arriver au vote" et notamment sur celui de l'article 7 sur l'âge de départ légal à 64 ans, déplore-t-elle. "Il faut arrêter la puérilité de ce type de combat politique", assène-t-elle, avant de poursuivre : "Les Français attendent de nous du sérieux. Ils attendent qu'on défende leurs intérêts avec pugnacité et pas qu'on joue à l'obstruction parlementaire."

Motion référendaire sur les retraites : la Nupes fait "de la victimisation en permanence"

"La Nupes dénonce des magouilles tout le temps. Ils font de la victimisation en permanence, ils sont tout le temps en colère et tout le temps en train d'aboyer sur les uns et sur les autres", se moque Marine Le Pen. Des deux demandes de référendum sur la réforme des retraites déposées par le RN et la Nupes, seule la motion du parti d'extrême-droite est soumise au vote des députés, le 6 février. Une motion référendaire qui a provoqué la colère de la gauche. "Il faut arrêter la tartufferie de la Nupes", "C'est quoi le problème ? (...) S'ils étaient moins sectaires et s'ils pensaient plus à l'intérêt supérieur des Français plutôt qu'à leurs intérêts politiciens (...) ils voteraient" la motion du RN, a-t-elle souligné.

Projet de loi immigration : créer un titre de séjour "métiers en tension" provoquerait "un appel d'air"

Le projet de loi sur l'immigration, présenté mercredi 1er février en Conseil des ministres, "ne résout pas le problème" dans les secteurs en pénurie de main-d'œuvre et revient à créer un "appel d'air", selon Marine Le Pen. Pour satisfaire le besoin de main-d'œuvre dans les "métiers en tension", la présidente du groupe RN à l'Assemblée plaide plutôt pour "augmenter les salaires". "La réalité, c'est que si ces secteurs sont en tension, c'est parce que les métiers qu'ils exigent ne sont pas assez bien payés", citant le secteur du bâtiment et de la restauration. Elle indique néanmoins que son groupe "votera les mesures individuelles" dans le projet de loi immigration "qui vont dans le bon sens", même si "ça ne compense pas" le tort causé, selon elle, par la création d'un titre de séjour "métiers en tension".

Ukraine : "Moi, je suis le défenseur de la paix"

La cheffe de file des députés RN persiste dans son opposition à la livraison d'armes offensives à l'Ukraine, au lendemain de l'annonce par Paris d'une livraison de 12 canons Caesar supplémentaires à Kiev, "une erreur", selon elle. "Nous nous départissons de nos armements pour les livrer à l'Ukraine. Notre armée qui est déjà à l'os au moment où on se parle, voit en réalité un matériel dont elle pourrait potentiellement avoir besoin pour partir à l'étranger", regrette-t-elle. "Moi, je suis le défenseur de la paix, on ne parle plus de la paix. La France devrait prendre le leadership de l'exigence de paix", assure-t-elle.

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mercredi 1er février 2023 :

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