Réforme du lycée professionnel, couacs du baccalauréat, ChatGPT à l'école... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Pap Ndiaye
Les lycées professionnels doivent "répondre aux besoins de l'économie", affirme le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye, au lendemain de la présentation de la réforme des lycées professionnels. Il appelle aussi les lycéens à aller en cours jusqu'au "dernier jour" de l'année, et affirme enfin qu'il n'y a pas de "tabou" sur la question de l'intelligence artificielle en cours.
Réforme du lycée professionnel : "80 filières" vont fermer
À la rentrée, "80 filières" vont fermer et "150 autres filières" vont ouvrir "dans les 2 100 lycées professionnels en France pour mieux correspondre aux bassins d'emploi", indique Pap Ndiaye. Emmanuel Macron a présenté jeudi la réforme du lycée professionnel pour lutter contre le décrochage scolaire. Sur les 600 000 lycéens concernés par cette filière, un tiers des lycéens n'arrivera pas jusqu'au baccalauréat. "On ne peut pas se satisfaire de la situation actuelle. Il faut absolument que, à l'issue de son bac professionnel, on puisse s'insérer sur le marché l'emploi", dit le ministre. "Il y a des filières qui ne correspondent plus au marché de l'emploi. Il faut donc fermer des filières, surtout dans le tertiaire", explique-t-il. Les enseignants des filières supprimées "peuvent se diriger vers le professorat des écoles. Un certain nombre d'entre eux le choisissent", dit-il. Mais ils peuvent également se diriger "vers les collèges".
Absentéisme en terminale : le ministre rappelle "l'obligation d'aller en cours"
Pap Ndiaye a rappelé aux bacheliers "l'obligation d'aller en cours du premier au dernier jour", alors que certains bacheliers assurés d'avoir leur bac en poche après les épreuves de spécialités qui se sont déroulées en mars ont décidé de déserter les bancs du lycée. "Je rappelle quand même que l'école, ce n’est pas facultatif et ce n'est pas au choix", dit-il. Le ministre a mis en garde les lycéens. "C'est un mauvais calcul", dit-il. Il rappelle que Parcoursup "tient compte des résultats du troisième trimestre" pour les élèves qui n'ont pas obtenu leurs choix initiaux dans la première phase.
Mixité établissements scolaires : "beaucoup à faire" dans le public
"Dans l'enseignement public, il y a beaucoup à faire parce qu'il y a des problèmes de ségrégation sociale et scolaire évidente", a indiqué le ministre de l'Éducation. Selon lui, il est nécessaire de "favoriser la mixité sociale et scolaire". Concernant les établissements privés, "il faut veiller à la fois à la mixité sociale", mais aussi "à la mixité scolaire", dit-il, évoquant des "élèves qui sont divers par leur profil".
Plan vélo : "Généraliser" l'apprentissage dans le primaire
Alors que le gouvernement va présenter vendredi son plan vélo de deux milliards d'euros d'ici 2027, le ministre a indiqué que l'apprentissage du vélo va être généralisé à l'école primaire : "Depuis 2019, on a d'abord formé 200 000 élèves pour savoir-faire du vélo, des élèves entre six et 11 ans. L'idée est de généraliser cela", dit-il.
Intelligence artificielle : "Il n'y a pas de tabou"
"Il n'y a pas de tabou" sur l'Intelligence artificielle, selon Pap Ndiaye, "mais attention cependant à ne pas penser qu'elle puisse remplacer les professeurs" et "attention également à ce que les élèves n'utilisent pas l'Intelligence artificielle pour faire leur travail", a-t-il mis en garde, expliquant qu'il est "très facile pour l'enseignant de repérer que ce n'est pas l'élève qui a réalisé" une dissertation.
Brouille franco-italienne : pas "d'excuses" à "fournir"
"Je ne pense pas que nous ayons à fournir d'excuses" à l’Italie, estime le ministre de l'Éducation alors que des tensions sont apparues ces derniers jours entre la France et l'Italie au sujet de la gestion des flux migratoires. Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a critiqué la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, "incapable", selon lui, "de régler les problèmes migratoires" de son pays. "Il y a à l'évidence des réglages à opérer entre la France et l'Italie sur ces questions", reconnaît Pap Ndiaye. Plutôt que des excuses, "on a plutôt à renouer les fils d'un dialogue serein", dit-il.
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