Cessez-le-feu à Gaza, question des otages... Le "8h30 franceinfo" du politologue Jean-Paul Chagnollaud
Jean-Paul Chagnollaud, politologue et président de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient, était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 16 août 2024. Reprise des négociations pour une trêve à Gaza, la question des otages... Il répondait aux questions de Brigitte Boucher et Benjamin Fontaine.
Reprise des négociations pour une trêve à Gaza :
Les négociations en vue d'un cessez-le-feu à Gaza reprennent à Doha, au Qatar, alors que les bombardements israéliens abondent depuis le 7 octobre à Gaza, faisant plus de 40 000 morts palestiniens d'après les chiffres du ministère de la Santé du Hamas. Plusieurs accords de trêve ont précédemment été avortés, mais Jean-Paul Chagnollaud, président de l'Institut de Recherche et d'Études Méditerranée Moyen-Orient, essaie d'être confiant. "Je pense qu'il y a une chance, infime, mais il y a une chance", souligne-t-il ce vendredi matin sur franceinfo.
Le professeur émérite des universités évoque un double enjeu de ces négociations, qui pourrait faire pencher la balance. Le premier point, c'est celui du sort des citoyens palestiniens, qui vivent au rythme des bombardements et de l'exode. L'autre enjeu, c'est les suites de l'assassinat d'Ismaël Haniyeh, le chef du Hamas, le 31 juillet à Téhéran. "Si ces négociations échouent, ça signifie qu'il y a un risque très fort d'embrasement régional, avec un niveau d'affrontements qu'on ne peut pas deviner aujourd'hui, mais en tous cas qui pourrait être très fort avec, derrière, un cycle de représailles."
La question des otages :
Jean-Paul Chagnollaud insiste sur le fait que mettre en œuvre le plan de paix adopté par la communauté internationale en juin dernier peut marquer le pas. "Ce sont 20 lignes qui peuvent tout changer. On les applique et c'est un espoir de paix, on ne les applique pas et c'est un risque de guerre." Mais selon le spécialiste, le principal obstacle, c'est Benyamin Nétanyahou, qui "sabote systématiquement les négociations, car il est sur l'idée qu'il faut la guerre totale, la destruction totale du Hamas."
Pour le président de l'Institut de Recherche et d'Études Méditerranée Moyen-Orient, le chef du gouvernement israélien continue de s'abriter derrière les otages israéliens, une question "tout à fait essentielle", pour anéantir Gaza. "S'il voulait vraiment qu'il y ait une libération des otages, avec ce que ça implique comme échange de prisonniers palestiniens, il est évident qu'il aurait pu le faire [...] Si vraiment il avait voulu libérer les otages, il s'y serait pris autrement."
Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du vendredi 16 août 2024 :
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