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Séisme en Charente-Maritime, LGV Lyon-Turin, Salon du Bourget... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Christophe Béchu

Le ministre de la Transition écologique était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 19 juin 2023.
Article rédigé par franceinfo
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Le ministre de la Transition écologique était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 19 juin 2023. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

 Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 19 juin 2023. Séisme, TGV Lyon-Turin, Salon du Bourget, sécheresse, plan canicule... Il répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

Séisme en France : des indemnités "dans les prochaines semaines"

"Un peu moins de 200 personnes sont concernées par des logements dans lesquels il est, ou interdit, ou souhaitable de ne pas retourner", indique Christophe Béchu alors qu'un séisme a touché l'Ouest de la France vendredi 16 juin. L'épicentre se situait en Charente-Maritime. L'arrêté de catastrophe naturelle "est déclenché", confirme-t-il. "Dans les prochaines semaines, les indemnités vont pouvoir arriver", poursuit-il. "Au bout d'un délai de quatre semaines, on a les premières primes qui peuvent à ce moment-là arriver directement sur le compte des gens", précise-t-il enfin.

LGV Lyon-Turin : "3 000 personnes ne peuvent pas remettre en cause" ce chantier

La LGV "Lyon-Turin est un chantier qui est parti" , affirme le ministre. "3 000 personnes ne peuvent pas remettre en cause" le projet de ligne ferroviaire alors que des "milliers d'habitants gagneront en qualité de l'air", estime-t-il. Des opposants au projet ont manifesté samedi contre La Transalpine, autre nom de ce projet que les militants jugent "écocidaire".. "On parle d'un projet qui existe depuis une trentaine d'années et qui a une ambition particulièrement écologique", assure-t-il. "Aujourd'hui, on a 1,5 million de poids lourds qui transitent entre la France et l'Italie et 90 % de ce trafic de marchandises se fait sur la route et entraîne de la pollution dans la vallée de la Maurienne ou de l'Arve", explique-t-il.

Les militants écologistes des Soulèvements de la Terre présents dans toutes les principales mobilisations pour défendre l'environnement sont menacés de dissolution au prochain Conseil des ministres : "Malheureusement, chaque week-end, où ils appellent à des manifestations interdites, cela se termine par des blessés dans les rangs des forces de l'ordre" et cela ajoute "un chapitre dans le dossier qui pourrait mener à leur dissolution", assure le ministre. "On ne doit pas transformer l'écologie en prétexte pour alimenter une haine des forces de l'ordre", déclare-t-il.

Salon du Bourget : "Totalement tourné vers ces questions de climat"

Le président Emmanuel Macron va inaugurer lundi 19 juin le 54e salon du Bourget, après 4 ans d'absence. Le plus grand événement dédié à l'aéronautique dans le monde "va être totalement tourné vers ces questions de climat", assure le ministre de la Transition écologique. Le président de la République met la pression sur le secteur aéronautique pour décarboner l'aviation et développer le carburant durable : "C'est très clairement utiliser des résidus d'algues, de bois, des huiles usagées, des choses qui sont durables et qui ne nous conduisent pas à détourner une forme de production pour ça", explique-t-il. "On a des objectifs d'incorporation à la fois sur le plan européen et sur le plan mondial pour aller vers 6 % à la fin de cette décennie, mais avec l'enjeu de dépasser 50 % de carburant durable dans les années 2050", détaille-t-il.

Emmanuel Macron a annoncé une enveloppe de 200 millions d'euros pour financer la recherche et l'innovation sur les carburants verts. Mais Christophe Béchu prévient "On n'a pas vocation à financer par de l'argent public des voyages en billets d'avion". "Ça doit à la fois s'accompagner pas un peu d'argent public pour accélérer la recherche et l'innovation", mais aussi par ceux qui prendront l'avion "pour faire en sorte d'amortir les coûts et d'arrêter qu'on ait des activités qui soient néfastes pour le climat sans que ces activités ne contribuent à financer la restauration nécessaire ", a-t-il expliqué.

Sécheresse : la situation est "inquiétante"

"On a une situation quand on la compare à l'année dernière à la même époque qui est inquiétante", confirme le ministre alors que la sécheresse touche une grande partie des territoires en France. 60 départements sont concernés par des arrêtés de vigilance et une quinzaine d'autres par des arrêtés d'alerte qui imposent des restrictions pour limiter les usages à l'eau potable. "On est à 68 % des nappes phréatiques en dessous des normales de saison, avec une situation qui est plus grave sur le pourtour méditerranéen et la vallée du Rhône et qui est en revanche plus rassurante ou moins inquiétante dans le Grand Ouest et en particulier en Bretagne et dans une partie de la Normandie et des Pays de la Loire", précise-t-il. "Les semaines qui viennent vont être déterminantes", ajoute Christophe Béchu.

Plan Canicule : les pièces rafraîchies des écoles, "un gymnase" ou "un espace" de la mairie

Le ministre de la Transition écologique a présenté début juin un plan de 15 mesures pour se préparer aux fortes canicules. Il est demandé aux écoles et aux crèches d'identifier des pièces rafraîchies : "C'est repérer les pièces fraîches qui sont à proximité immédiates de ces bâtiments", souligne-t-il. "Ça peut être un gymnase qui est à proximité. Ça peut être un espace appartenant à la mairie ou à une autre collectivité locale", poursuit-il.

Par ailleurs, dans le cadre d'un grand plan école, "une première tranche de 10 000 écoles d'ici la fin du quinquennat pourront bénéficier à la fois de déminéralisation de leur cour d'école pour éviter les îlots de chaleur, mais aussi de travaux pour faire en sorte qu'on puisse éviter d'avoir trop de passoires", annonce-t-il.

ZFE : des "assouplissements" mi-juillet

Des "assouplissements" sont possibles mi-juillet, annonce Christophe Béchu alors que les sénateurs de droite mettent la pression sur le gouvernement pour reporter le calendrier de mise en place des Zones à faible émission dans les métropoles qui visent à interdire progressivement la circulation des voitures les plus polluantes. "On a parfois tendance à faire comme si les ZFE, c'était quelque chose qui était fait pour emmerder les gens alors qu'on oublie avant toute chose que c'est fait pour éviter les deux ans de perte moyenne, d'espérance de vie de chaque Français lié à cette pollution atmosphérique", rappelle-t-il.

Le ministre admet une certaine "confusion" dans l'application des ZFE au niveau local, mais avant de trancher, il attend la remise des rapports des sénateurs en juin. Christophe Béchu a également demandé un rapport à Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, et à la vice-présidente de l'Eurométropole de Strasbourg, Anne-Marie Jean pour déterminer "ce qu'il faut changer" et ce "qu'il faut assouplir". Mi-juillet, le ministre pourrait annoncer des "assouplissements", en fonction de ces deux rapports pour "tenir compte des critiques qui s'expriment".

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du lundi 19 juin 2023 :

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