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Sommet Choose France, réindustrialisation, pénuries de médicaments... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Roland Lescure

Le ministre délégué chargé de l'Industrie était l'invité du "8h30 franceinfo", dimanche 14 mai 2023.
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Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie, invité du "8h30 franceinfo" (FRANCEINFO/RADIOFRANCE)

Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie, était l'invité du "8h30 franceinfo", dimanche 14 mai 2023. Le sommet Choose France, la réindustrialisation et l'industrie pharmaceutique...  Il répond aux questions de Lorrain Sénéchal et Neila Latrous.

Choose France au château de Versailles : "On va avoir des montants records en termes d'investissements"

"C'est un rendez-vous incontournable qui s'est imposé en six ans comme le rendez-vous des investissements étrangers en France et en Europe", a déclaré Roland Lescure. Au total, "on était à 10 milliards l'année dernière. Ce sera plus [cette année]. Les gros investissements sont importants", a insisté Roland Lescure qui s'est félicité de l'installation à Dunkerque du groupe taïwanais ProLogium pour fabriquer des batteries. "On est en train de décarboner l'industrie et on le fait en attirant des capitaux étrangers." 

Investissement de Sarreguemines : un investissement de "700 millions" d'euros représentant 1 700 emplois

"On est en train de montrer que si on veut décarboner l'industrie, faire de l'énergie décarbonée, il vaut mieux le faire en France, mais aussi produire les produits qui vont permettre de la produire", a déclaré Roland Lescure alors qu'une usine photovoltaïque va ouvrir en 2025 à Hambach, près de Sarreguemines (Moselle). D'ici à 2027, 1 700 emplois y seront créés. Cet investissement de 710 millions d'euros sera l'un des projets présentés par Emmanuel Macron ce lundi lors du sommet Choose France. "Pendant des années, on a subventionné des panneaux photovoltaïques fait au bout du monde, là, on va avoir des panneaux photovoltaïques 'made in France', comme on aura des batteries 'made in France', des voitures électriques 'made in France'. C'est l'écologie du concret. On va fabriquer les produits qu'on va consommer en France. On va créer de l'emploi", assure-t-il.

La France est championne d'Europe pour les investissements étrangers, selon le baromètre de l'attractivité publié jeudi et réalisé par le cabinet EY (Ernst & Young). Cela montre que l'on a "beaucoup plus d'investissements que nulle part ailleurs, mais que par investissement, on crée un peu moins d'emplois." Cela s'explique par le fait que les centres de recherches qui s'installent en France emploient les chercheurs et les ingénieurs, mais peu les ouvriers.

Investissements étrangers critiqués : "'Il faut convaincre des investisseurs de venir et de rester"

"J'en ai marre de ce misérabilisme et du syndrome du verre à moitié vide", a réagi Roland Lescure alors que les syndicats disent que les investisseurs étrangers viennent en France puis repartent avec le savoir-faire. Un avis partagé par l'eurodéputé LR, François-Xavier Bellamy, qui dénonce le rachat "de notre économie par des capitaux étrangers." Roland Lescure a rappelé qu'on "a des investissements record en France, on crée des emplois industriels quand les majorités précédentes en ont détruits, on a de l'investissement dans les industries décarbonnées, on a des investisseurs français qui investissent en France, il faut arrêter d'opposer les investisseurs."

Lors des négociations avec les investisseurs étrangers, "évidemment qu'on discute de l'emploi et le crédit d'impôt vert, évidemment qu'il est conditionné", a assuré Roland Lescure. Le ministre délégué a rappelé que "quand on ferme une porte, elle se ferme dans les deux sens. Si vous dites aux investisseurs, 'vous ne sortirez jamais de France, ils ne viendront pas en France'. La réalité, c'est qu'il faut convaincre des investisseurs de venir et de rester."

Industrie pharmaceutique : "Une approche stratégique" pour faire face à la pénurie

Si on manque de médicaments, c'est parce que "pendant une vingtaine d'années, on a été naïfs. On pensait que si les médicaments étaient produits au bout du monde dans un seul endroit, tout se passerait bien." Résultat, les crises ont été gérées "au cas par cas." "Avec François Braun, on a décidé que le cas par cas, ça allait cinq minutes et qu'il fallait avoir une approche stratégique. On est en train d'identifier une quarantaine de médicaments critiques pour traiter des maladies importantes, cancer, maladies cardiaques, antiépileptiques," notamment, a expliqué Roland Lescure. Pour cette quarantaine de médicaments, "une stratégie de réindustrialisation en France, soit d'accès à des sources diversifiées en Europe", va être mise en place. "On va s'assurer qu'on puisse faire face aux crises. Par exemple pour le paracétamol, on est en train de relocaliser le principe actif. D'ici deux à trois ans, on l'aura" en Isère.

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du dimanche 14 mai :

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