"L'agent Seventeen" de John Brownlow

"L'agent Seventeen" de John Brownlow, en poche chez Folio est un roman d'espionnage, un roman d'action vertigineux.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Ces services automtisés permettent de rédiger des mémoires dans un style littéraire (photo d'illustration, le 16 novembre 2023). (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

Oui, L'agent Seventeen est vraiment survolté. Le héros est un tueur au sommet de son art, employé par une officine secrète chargée de mission, trouble, et toutes plus périlleuses les unes que les autres. Des missions que les gouvernements ne peuvent pas prendre en charge. Alors, l'agent Seventeen exécute ces contrats sensibles que les grandes agences de renseignement mondiales préfèrent déléguer à un tueur indépendant qui ne rend de compte à personne, plein de morgue sûr de lui, séduisant parfois.

Pourtant, sa vie a débuté par le plus difficile. Entre deux rafales ou poursuites infernales, Seventeen prend le temps de nous raconter comment il en est arrivé là. C'est un autre aspect du roman, passionnant. Dans son métier, les règles sont claires, on ne gagne son numéro qu'à la mort de son prédécesseur.

Or, l'agent numéro seize est une véritable légende, il a disparu du jour au lendemain, sans prévenir qui que ce soit. Mais il est évident qu'il n'est pas mort, et la nouvelle mission de l'agent Seventeen est de le retrouver pour le tuer. Alors les choses vont évidemment se compliquer. D'abord, parce que 16 est lui aussi surdoué dans son métier, et parce que ce nouveau contrat pour 17, cache quelque chose. Et l'on va de manipulation en manipulation, de rebondissement en rebondissement. Ça dure 500 pages, je vous l'ai dit. Survolté.

Et derrière cette trame plutôt classique du roman d'espionnage, il y a une tonalité assez particulière. En gros, rien n'est réaliste, et pourtant on est accroché au livre, comme rarement. John Brownlow ne cherche d'évidence pas à décrypter une situation géopolitique particulière, même si un vague prétexte de crise mondiale justifie les manipulations imaginées par l'auteur anglais. Rien n'est vraisemblable, pourtant, tout fonctionne à merveille.

Le polar du jeune Brownlow est mené tambour battant, phrases nerveuses. l'intention est de tenir en alerte maximale le lecteur. Alors les seuls moments calmes sont ceux où l'agent Seventeen, l'agent 17, nous raconte sa vie, ce qui contribue à le rendre plutôt sympathique, malgré sa suffisance et son caractère parfois sociopathe.

John Brownlow teinte le tout d'humour. Alors on dévore le roman et on devine que cette numérotation, vague référence à 007, que l'on va retrouver l'agent Seventeen dans d'autres aventures. Bingo ! Parallèlement à cette sortie en poche de L'agent Seventeen sort une sorte de suite que l'on peut lire indépendamment. Ça s'appelle L'assassin Eighteen, du même John Brownlow, dans la série noire de Gallimard. Et c'est sans doute le début d'une série qui promet beaucoup.

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