Cahuzac – DSK, même combat

D'abord l'une est quasi terminée, quoique, et l'autre ne
fait sans doute que commencer. Ensuite et même si les deux scandales ont été
provoqués par des sommités socialistes dont les amis respectifs ont semblé
tomber des nues en apprenant les écarts de conduite, on ne peut pas comparer un
obsédé du sexe à un obsédé du profit. Et d'ailleurs, au risque de choquer les
bonnes âmes moralisatrices, on peut tenir les scandales liés au pognon pour
plus graves que ceux liés à la gaudriole. Surtout que Cahuzac a menti comme un
arracheur de dents et s'est parjuré devant la représentation nationale alors
que DSK, au moins, a assumé sa conduite.

Pourtant tout bien réfléchi, Cahuzac – DSK, même combat. Car
les deux hommes font partie de la même caste, de la même classe, du même monde.
Celui de la spirale de la toute puissance. Un monde qui n'est pas hors la loi
mais qui se croit au dessus d'elle. Un monde ou le pouvoir rend fou. Un monde dont
les tristes vedettes se croient tout permis et pensent n'avoir de compte à
rendre à personne. Ce que nos grand' mères appelaient "la mauvaise
éducation". On dirait plutôt aujourd'hui qu'il s'agit de la version
caviar de la racaille.

A cet égard, les images saisies par les caméras de
télévision sont impitoyables. Car rien ne ressemble plus à un DSK drapé dans sa
dignité de libertin persécuté dans le fameux 20h de Claire Chazal qu'un Cahuzac
fier comme Artaban jurant de son innocence devant ses collègues députés. Mais
comment respecter la morale publique quand on ne la pratique pas dans le
privé ?

Et vous verrez que ces deux là, on n'a pas fini de les voir
et les entendre. Comme le chantait Jacques Brel, "Chez ces gens-là, on ne
vit pas Monsieur, on triche. Chez ces gens-là, on ne s'en va pas Monsieur, on
ne s'en va pas... "