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Chavezmania

A première vue, chassez le ridicule et il revient au galop. Et cette nouvelle maxime s'applique fort bien à la vie politique et au monde médiatique. On vient d'en avoir la preuve magistrale avec le grand guignol déclenché par le décès de l'ancien homme fort du Venezuela Hugo Chavez.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Il était certes
normal que Chavez fut pleuré d'abord par son peuple, puis par ses amis
géopolitiques, (pas tous très fréquentables mais bon c'est comme ca) et par ses
admirateurs idéologiques éparpillés un peu partout dans le monde et qui
pratiquent le populisme, l'ouvriérisme et l'anti américanisme à deux balles.
C'est leur choix et c'est leur droit.

Mais pour l'occasion
des records de mauvais gout auront quand même été pulvérisés. D'abord quand nos
chaines de télévision ont retransmis en direct les obsèques du Comandante avec
une complaisance frôlant la complicité morbide.

Ensuite quand le
sous ministre français Victorin Lurel chargé de jouer les pleureuses
diplomatiques a cru bon de comparer feu Hugo Chavez à une sorte de mélange
entre Charles De Gaulle et Léon Blum. Si le ridicule tuait, il y aurait eu
immédiatement un second deuil suivi en France d'un mini remaniement
gouvernemental. Et on ne parle pas de Cahuzac.

Enfin, il y aura eu
le mauvais gag de l'embaumement, l'idée étant de momifier la dépouille du Comandante
comme l'avait été celle du camarade Lénine afin d'immortaliser sinon son œuvre
du moins son cadavre. Caramba, encore raté ! Pour des raisons bassement
techniques, la préparation du corps n'ayant pas débuté assez tôt, la chose est
désormais impossible, Chavez ne sera pas embaumé. On est tenté de dire qu'il se
contentera du sort du commun des mortels.

Et on serait tenté
d'ajouter que si les choses sont souvent "trop belles pour être
vraies", elles sont aussi parfois trop "laides pour être
fausses".  

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