Dura lex, sed lex
On peut certes se
féliciter que justice soit passée. Tout simplement. Et que le mythe de
l’impunité des puissants ait été enterré par les 173 pages du jugement de la 11ème
chambre du tribunal correctionnel.
Mais on peut aussi
regretter l’anachronisme des faits. "Putain vingt ans !",
comme diraient les Guignols de l’info .
On peut constater,
clin d’œil de l’histoire, que le jugement soit tombé au moment précis où les
Américains quittaient l’Irak, le bourbier dans lequel grâce au même Chirac la
France ne s’est pas fourvoyée. Pardon de le dire mais cette coïncidence
relativise drôlement les 19 emplois fictifs de la mairie de Paris. Et on peut
se demander lequel de ces deux épisodes l’histoire retiendra vraiment.
On peut encore
déplorer que la quasi sénilité du vieil homme l’ait doublement empêché. D’abord
de se défendre en personne. Puis de faire appel d’un jugement qui prend
l’allure cruelle d’un KO infligé à un boxeur déjà dans les cordes et sonné
depuis des lustres.
Enfin on peut se
demander si la justice n’est pas frappée, comme Chirac, d’anosognosie.
Fonctionnement au ralenti, puérilité, troubles de mémoire. Si tel n’est pas le
cas, si les juges se sont enfin réveillés au service du droit commun et qu’ils
n’oublient aucune des affaires qui ont éclaté ou ressurgi très récemment, il va
falloir agrandir le quartier VIP de la prison de la santé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.