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I want my money back

A première vue, quand on se précipite au cinéma pour voir "La Dame de Fer", on s’attend à un scénario en béton, une mise en scène en platine et surtout une interprétation en or massif de Meryl Streep à qui on prédit paraît-il un oscar hollywoodien pour la façon dont elle campe l’ancien Premier ministre britannique, Margareth Thatcher.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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On s’attend à tout cela mais, patatras, on tombe d’aussi
haut que Mme Thatcher quand elle a perdu le pouvoir. Car ce film est un machin en
carton pate. Sans doute l’un des plus mauvais "biopic" jamais
produit par l’industrie cinématographique.

A la limite, peu importe que le portrait de Maggie Thatcher
soit étonnement complaisant. Que la violence de sa politique "ultralibérale" comme on dirait aujourd’hui soit à peine évoquée.
Et que la platitude de la réalisation ramène la chose à la dimension d’un
téléfilm de France 3.

Il y a pire. L’overdose de flashbacks caractéristique d’un
montage bâclé. Les innombrables scènes de délire gériatrique où l’on voit la
vieille dame de fer rouillée dialoguer avec le fantôme de son époux disparu. Au
début, c’est juste étrange. A la fin c’est grotesque. Enfin, last but not
least, il y a l’interprétation de Meryl Streep.

Pardon à ses admirateurs, mais c’est l’une de ses moins
bonnes performances d’actrice. A cause des trois heures de maquillage quotidien
et des prothèses dentaires qu’on lui a infligées pour en faire l’improbable
clone de Lady Thatcher. Et l’ennui, c’est qu’elle ne lui ressemble pas. Et
d’ailleurs ne ressemble à rien. Le jeu de l’une des meilleures comédiennes
actuelles est anesthésié, massacré par un masque de carnaval. On ne se croit
plus dans un biopic mais dans un ersatz du gang des postiches.

Et à la fin du film, on a envie de crier, comme Margareth
Thatcher : "I want my money back !"

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