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La bouche du cheval

A première vue, c'est ce qu'on appelle en jargon militaire une "victime collatérale", quelqu'un qui a été touché, blessé ou pire et n'aurait pas du l'être. Mais ce qui se conçoit à la guerre est proprement insupportable dans le monde de l'entreprise en général et dans l'affaire des lasagnes de bœuf qui contenaient du cheval en particulier.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

Cette
affaire de fraude et de traçabilité on en a tellement causé, débattu, sur
toutes les radios et dans toutes les télés qu'on a presque failli croire à un
scandale sanitaire majeur. On a affolé le pékin moyen, rallumé les vieilles
frayeurs de la vache folle alors que manger du cheval n'a jamais fait de mal à
personne.

Et puis des coupables, des méchants on été montrés du doigt.
Des méchants, Il en faut toujours pour charger la mule même s'il s'agit d'un
cheval. Et le méchant de l'affaire des lasagnes, c'est l'entreprise Spanghero, à
qui le gouvernement a vite retiré puis vite rendu une partie de son agrément
sanitaire et ou l'emploi a été fragilisé.

C'est là aussi que se trouve la victime collatérale. La
fratrie des Spanghero. Walter, Laurent, Claude et les autres. De drôles de
lascars, généreux, soudés, rugbymen légendaires et truculents de l'équipe de
France et du RC Narbonne dans les années 60 / 70 et fondateurs de l'entreprise
qui porte encore leur nom mais qu'ils ont cédée il y a quatre ans.

Responsables de rien et coupables d'encore moins, les
Spanghero ont tout de même reçu la pire forme de carton rouge. Car leur
patronyme a été éclaboussé. Et dans certaines familles, surtout celles qui
connaissent les vraies valeurs de la terre et de la tradition, on ne plaisante
pas avec le nom de ses ancêtres. Voilà pourquoi on a pu voir le grand Walter
Spanghero au bord des larmes su BFM TV.
Incroyable séquence pour qui se souvient de la faconde et de la gouaille de
l'immense joueur de rugby qui ne se plaignait jamais même les soirs de défaite
après avoir été piétiné par la totalité du pack gallois. Mais là, on l'a bien
vu pleurer parce que son nom, c'est ce qu'il a de plus précieux.

Difficile à consoler Walter car il n'a pas de téléphone
portable. Mais s'il écoute la radio qu'il sache que la vérité ne sort pas
souvent de la bouche du cheval.

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