La malédiction des meilleurs
Sans remonter à Mathusalem mais simplement aux années 90, c'est le président Chirac qui avait baptisé Alain Juppé "le meilleur d'entre nous". Cela n'a pas empêché Juppé de devenir le recordman des manifestations avec sa tentative de réforme des retraites, puis d'être condamné en justice pour l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Quelques années avant, Laurent Fabius était considéré par la gauche comme le meilleur Premier ministre possible. Cela ne l'a pas empêché d'être pulvérisé par Chirac lors d'un débat télévisé resté célèbre.
Plus récemment Jérôme Cahuzac était considéré comme le meilleur spécialiste des subtilités budgétaires. On connaît la suite. Patrick Buisson était considéré par Sarkozy comme son meilleur conseiller. On connaît la suite.
Et puis il y a Christiane Taubira, considérée par le pouvoir socialiste comme une icône, surtout depuis qu'elle a brillamment défendu à l'Assemblée la réforme du mariage gay et qu'elle a été victime d'insultes racistes aussi indignes que ridicules. Mais être la meilleure n'a pas empêché Mme Taubira de s'embourber piteusement sur le dossier des écoutes Sarkozy. C'est presque pathétique de voir avec quel amateurisme elle nie les évidences. On ne sait pas encore avec certitude si Christiane Taubira nous ment, mais il est évident qu'elle ne dit pas "la vérité, rien que la vérité, toute la vérité" comme on l'exige dans les cours de justice.
Et pour un garde des Sceaux c'est un peu gênant.
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