Cet article date de plus de dix ans.

Oradour toujours

A première vie, peut être existe-t-il une justice de Dieu, là haut mais dans le doute, on peut préférer la justice des hommes qui est rendue ici bas et qui Dieu merci n'a pas la mémoire courte. Pour être tout à fait clair la notion de prescription pour les crimes les plus monstrueux est, en soi, une injustice. Et en Allemagne, il n'y a pas de prescription pour les crimes de guerre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Tout au contraire, il y a de l'autre coté du Rhin une unité
spéciale de la police chargée de traquer les anciens criminels nazis et il y a
aussi les archives redoutablement précises de la STASI, l'ancienne police
secrète de feu l'Allemagne de l'est.

Grâce à quoi, 70 ans après l'un des responsables présumés du
massacre d'Oradour sur Glane. Oradour, ou le 10 juin 1944, quatre jours après
le débarquement, les SS de la division Das Reich, régiment Der Führer ont
massacré les habitants du village. 642 morts, la plupart brulés vifs dans
l'église et...6 survivants.

Six survivants qui ont appris hier l'inculpation d'un ancien
SS qui avait à l'époque 19 ans. Agé aujourd'hui de 88 ans, Werner C coulait des
jours paisibles dans la banlieue de Cologne quand la police allemande est venu
le chercher. Sans doute sera-t-il jugé pour le massacre direct de 25 villageois
assassinés à la mitraillette dans une grange, puis pour avoir monté la garde
devant l'église transformée en bucher humain.

Alors, on entend ici et là ceux qui se félicitent du devoir
de mémoire et les autres qui s'indignent qu'on ne sache pas tourner les pages
après si longtemps. Les uns et les autres ont tort. Il ne s'agit ni de mémoire
ni d'acharnement. Il s'agit tout bêtement de justice qui est peut être l'un des
plus beaux mots dans toutes les langues du monde.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.