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Panem et circences

A première vue, quand on ne peut pas offrir au peuple du pain et des jeux, le célèbre "panem et circences" pratiqué par les empereurs romains pour que le peuple reste calme, il y a pour les gouvernants des temps modernes des recettes alternatives permettant d'obtenir le même résultat.
Article rédigé par franceinfo
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Ce sont les réformes de société et les interventions militaires sur
un théâtre d'opération extérieure. Bref une bonne polémique et une bonne
guerre.

La bonne guerre, François Hollande a trouvé la sienne. Et la
façon très sarkozienne dont il a célébré la gloire des troupes française le
week-end dernier au Mali illustre un paradoxe relevé par de méchants
éditorialistes. Il lui est plus facile désormais de se faire applaudir à Bamako
qu'à Aulnay-sous-Bois. Quant à sa phrase légèrement surjouée et d'un goût
douteux : "Je viens de vivre la journée la plus importante de ma vie
politique
", elle ressemble à un aveu d'une naïveté confondante.

La bonne polémique, celle qui permet de braquer les caméras
sur autre chose que les vrais problèmes qui s'appellent crise, chômage, plans
sociaux, désindustrialisation, paupérisation proportionnelle, cette bonne
polémique, M. Hollande l'a aussi trouvée. Elle agite le Palais Bourbon
depuis huit jours déjà et pour huit jours encore. Elle coupe la France en deux
dans les manifs, dans les esprits et dans les sondages et s'appelle le "mariage pour tous".

Sans remettre en cause les supposées bonnes raisons pour
lesquelles le pouvoir socialiste s'est précipité sur cette réforme de société
dont l'urgence ne sautait pas aux yeux, on est bien obligé d'y voir comme un
divertissement. Au sens latin du terme. "Divertere". Détourner de.
Au moins, pendant ce temps là, on ne parle pas de ce qui est vraiment grave, la
situation économique. On retrouve là la vieille contradiction que dénonçait
Karl Marx entre l'infrastructure économique et la superstructure idéologique
aliénante.

Reviens, Karl, la gauche est devenue folle.

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