Réforme de société
Théoriquement une réforme dite "de société" a pour but d'améliorer le fonctionnement de la collectivité nationale et de gommer des inégalités ou des anachronismes. Mais politiquement parlant, elle assure au président qui les impulse une carrure historique comme ce fut le cas pour la légalisation de l'avortement pour Giscard et l'abolition de la peine de mort sous Mitterrand.
Avec Hollande, les réformes de société sont d'un calibre beaucoup plus petit mais fleurissent à tout bout de champs. Mariage pour tous, réforme de la famille retirée sous la pression de la rue, théorie du genre qui frappe à la porte de l'école, interdiction de Dieudonné et des quenelles, intégration et exclusion examinées en séminaires etc, etc. Il y en a tant qu'on s'y perd les pinceaux. D'où la grogne de certains élus socialistes qui pensent aux trois effets pervers de cette politique bien trop cosmétique.
Un : le gouvernement paraît plus occupé à deviser du sexe des Anges qu'à s'attaquer aux vrais problèmes qui touchent les vrais gens, c'est-à-dire le chômage et le pouvoir d'achat. A cet égard les réformettes de société semblent servir de poudre aux yeux sinon d'aliénation.
Deux : par essence et par définition, les réformes de société sont clivantes. Elles divisent le pays à un moment où la crise devrait l'inciter à se rassembler. Il y a là comme une contradiction assez incompréhensible, sauf si on considère l'impact sur l'opinion qui constitue la troisième conséquence du trop plein de réformes de société. Le pays se droitise et le Front national monte dans les sondages ce qui n'est jamais innocent à le veille de deux séquences électorales.
Si c'est ça le but de la manœuvre, ce n'est ni joli, ni malin.
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