Reposer en paix
Il aura eu droit
aussi à une fin de vie sur laquelle plane forcément les doutes d'un acharnement
thérapeutique qui est parfois l'ultime épreuve imposée aux grands hommes et
aussi à beaucoup d'inconnus que l'on s'acharne à maintenir en vie par des
moyens qu'il faudra bien un jour réglementer sérieusement.
Mort et désormais enterré, Mandela aura eu droit aussi à de
spectaculaires obsèques nationales et internationale auxquelles ont participé
une noria de chefs d'Etat qui, pour quelques uns, ne sont guère souciés de lui et
ont négligé sinon méprisé son action à la tête d'une Afrique du Sud enfin digne
du nom de pays. Beaucoup de larmes de crocodiles ont été versées sur lui et nombre de ceux qui lui
ont rendu hommage la semaine passée ne lui arrivent pas à la cheville. Mais
bon, c'est le lot des grands hommes d'être conduits en terre par plus petits
qu'eux.
De tous les hommages qui lui ont été rendus on retiendra ces
quelques mots du capitaine des Springboks, François Pienaar à qui Mandela avait
quasiment ordonné de gagner la coupe du monde de rugby 1995 et qui déclare
aujourd'hui. "J'ai froid dans le sang, j'ai perdu mon père. "
Retenons donc cet hommage modeste et direct. Oublions le
chœur des pleureuses protocolairement réunies dans l'ordonnancement du deuil
collectif. Oublions la Mandelamania en passe de devenir une opération
marketing. Oublions la photo de Mandela qui s'affiche plein écran quand on
ouvre son ordinateur Apple à la place des pubs pour les nouveaux Ipad. Oublions
le mauvais gout. Oublions les fausses larmes. Et souvenons nous de ce que
disait Mitterrand : "Les morts ne veulent pas qu'on les
pleure ; ils veulent qu'on les continue. " Chiche ?
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