Tous pourris
Si on ajoute l'affaire Copé plus l'affaire Buisson plus l'affaire Taubira plus les affaires Sarkozy, si l'on mélange les écoutes clandestines ou judiciaires, les soupçons de pressions exercées par des hommes d'état de haut vol sur des corporations théoriquement intouchables et la violation quasi quotidienne d'un secret de polichinelle qu'on appelait jadis secret de l'instruction, il ne faut pas s'étonner de la catastrophe civique que constitue le dernier sondage BVA/Itélé/Le Parisien.
Catastrophe car, à ce jour, sept Français sur dix considèrent que "les personnalités politiques sont le plus souvent corrompues", et huit sur dix que "l'ensemble de la classe politique est concernée". Pour mémoire, il y a trois ans, il n'y avait que 54% des Français pour porter pareil jugement.
Le plus étonnant, le plus grave aussi est qu'il ne s'agit pas d'un cri du genre "tous pourris" lancé par des extrémistes ou des râleurs professionnels puisque les fameux CSP+, les cadres et les personnes les plus partagent majoritairement le dégout que les affaires inspirent à l'opinion.
Bref, c'est l'ensemble de la parole publique qui paraît discréditée aux yeux de l'ensemble des Français. Dans ces conditions, on imagine que la communication politique est devenue un exercice de trapèze sans filet. Cela explique sans doute pourquoi l'ancien journaliste de télévision Claude Serillon chargé de rehausser l'image du président Hollande va paraît-il quitter l'Elysée. Mission non réussie.
A l'impossible, nul n'est tenu.
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