Triste ou grave
A première vue, il
faut savoir distinguer le triste du grave et vice versa. Tout ce qui est triste
n'est pas grave et tout ce qui est grave n'est pas forcément triste. Mais là,
coup sur coup, deux petits scandales nous plongent dans une tristesse absolue. Deux
affaires qui n'ont aucun caractère de gravité mais qui ne peuvent pas laisser
indifférent dans une société ou l'image est une valeur dominante.
D'abord il y a
Coluche, ensuite il y a Gainsbourg deux icônes
Pour Coluche, c'est
une affaire de cliché. La fameuse photo en noir et blanc utilisée depuis 27 ans
par les Restos du Cœur a disparu du jour au lendemain des locaux de
l'association caritative. Pourquoi ? Parce que le photographe auteur du
cliché, un certain Gaston Bergeret réclame subitement des droits d'auteur et
des dommages et intérêts pour l'exploitation commerciale de sa photo qui de son
propre aveu lui a pris 10 secondes voici trente ans. Un ange passe, les ailes
chargées de mesquinerie.
Pour Gainsbourg,
c'est une affaire de graffitis. En quelques jours, tous les graffitis
surréalistes et assez géniaux qui couvraient la façade de l'hôtel particulier
ou Serge Gainsbourg a vécu et où il est mort ont été effacés. Ravalement de
façade. Mur blanc désormais au 5 bis de la rue de Verneuil à Paris. Même si c'était la
volonté de sa fille Charlotte, propriétaire des lieux, même si on nous dit
qu'on pourra de nouveau gribouiller sur le mur refait à neuf, il y a de quoi
s'offusquer. Un ange passe, les ailes chargées de nostalgie.
J'ignore ce qu'en
aurait pensé le gourou de la mauvaise humeur, feu Stéphane Hessel, mais on a
peut être le droit de s'indigner devant une photo censurée ou des graffitis
effacés, toutes choses qui ne sont pas graves, certes, mais bien tristes.
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